Eternal-Fuuka
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 [PV] # Chεckmαtε ιn τhε sαnd #

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ren
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ren


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MessageSujet: [PV] # Chεckmαtε ιn τhε sαnd #    [PV] # Chεckmαtε  ιn τhε  sαnd #  EmptyMar 6 Mai - 17:49




Il faisait une chaleur immorale. L'astre, en hauteur, inondait la plage de sable d'or de ces foutus rayons aussi bouillants qu'une machine d'arcade à six heures du soir. L'eau semblait inexistante tellement translucide. L'horizon à perte de vue donnait mal au crâne. Même à l'ombre, la rare ombre qu'on pouvait trouver grâce aux quelques palmiers et aux plus gros rochers disséminés un peu partout sur la plage, ce soleil fourbe arrivait quand même à passer dessous et à attaquer. Aucune idée de sa manière de procéder. Vile et mesquine, comme saleté. Pire qu'une bactérie. De l'eau à foison. Une étendue large, longue, inextricable et sans doute ravissante pour les rares touristes venus admirer les paysages du coin. Peut-être que cette place était une oeuvre d'art. Peut-être que la plage était paradisiaque. Mais il faisait chaud. Et moi, j'avais chaud. J'avais l'air malin, avec ces frusques lourds et sans formes. J'avais l'air fin, tout seul devant autant de flotte. J'avais l'air atrocement con sous ma feuille  en ruines, cherchant à fuir cette saloperie de générateur d'ultraviolets. Enfin, voilà l'histoire de ma vie. Et pourtant, abrutie de moi, j'ai même pas songé un seul instant à déguerpir d'ici, à enlever mes fringues, ou tout simplement à changer d'endroit. Pas une seule fois je ne me suis remise en doute. Ce que je faisais était naturel. Alors pourquoi en changer. J'avais le regard braqué sur la mer. L'océan, j'sais pas. J'étais absorbée par cette flotte transparente. D'une pureté séraphique. J'ai toujours trouvé l'eau belle, une fois azur. On dirait un ciel à la portée de ceux qui n'ont pas d'ailes. C'est si poétique, si mièvre. Et j'enlève la veste, devenue exagérément ardente à mon goût. Je suis déjà pieds nus. Les rangers sont bien trop lourdes pour être portées dans le sable. Les manches longues de ce foutu haut me rendent malade. Je m'empare d'une, tire d'une coup sec, l'arrache. N'aies pas de regrets, disait-elle avec langueur. J'imite mes propres gestes à l'opposé. Fais-moi confiance, poursuivait-elle avec passion. Je dépose tous les accessoires superflus sous la roche à mes côtés. Mes jambes s'engourdissent, et je décide de me lever. Je regarde la mer. L'océan, j'l'ignore. C'est là où trouvent leur compte les sirènes. Les sirènes. Je me demande s'il y en a, dans cette baignoire là. Pourquoi pas, après tout. Je tue à chacune de mes respirations, alors un peuple de sirènes sous les vagues me semble réalisable. Elles auraient fui les eaux terriennes pour venir se réfugier ici, à l'abri des harpons et des filets. Elles doivent vivre en paix, là-dessous. Personne sur la plage, aucun bateau à première vue... Cela doit être si calme, chez elles. Juste le bruit des bulles, le remous perpétuel, les nageoires qui s’affolent, leurs chants. Cela doit être si reposant, si lyrique, si ennuyeux, si morne, si terne, si peu distrayant, chiant à en crever la gueule ouverte. C'est sous l'eau. Partant de ce principe, on va pas pouvoir faire grand chose. C'est sous l'eau, les vibrations nuisibles doivent être horribles à supporter. C'est quelque part en contact avec l'eau. Alors qu'est-ce que je fous devant les vagues à vouloir plonger?

Par chance, sûrement, elle fut épargnée par l'écume venue s'évaporer contre les grains brûlants. C'était un style, original. Elle ne bougeait pas. Quelque part fascinée, étrangement captivée par le mouvement balancier des fluides, d'autre part tétanisée à l'idée d'entrer en contact avec cette immondice qu'était l'eau. Il ne fallait pas qu'elle réussisse à la toucher. Par son regard de braise, elle tentait de l'apprivoiser. Elle se contentait d'aller et venir sans tenir compte de sa présence majestueuse. Rien ne valait davantage que le mouvement calme de l'eau face au sable. Tout était d'un calme lunaire. Il n'y avait rien. Ce regard, ces quelques crépitements faibles sur les grains tièdes. Eau. Boulier de Newton naturel, dont elle avait du mal à se défaire. Alors qu'elle commençait à peine à y parvenir, comme un signe, s'étirait à la surface. Les céruléens se laissèrent guider, intrigués. Un mirage, sans doute. Un mirage qui flottait. Un mirage qui ondulait devant ses prunelles curieuses. Elle retira son pantalon, le jeta sur le sable avec dédain. Avança. Les yeux rivés sur le corps étranger. Bonne chirurgienne, elle le retira, l'observa. Une bouteille. Une bouteille, et un message. Ambidextre, la belle gonfla les muscles de son bras droit, saisit le corps par le goulot et l'écrasa contre sa propre chair. Il n'avait rien, par miracle. Mais elle s'en foutait. Elle avait récupéré le morceau de parchemin arraché avant qu'il ne sombre dans les profondeurs. Ses doigts s'entortillaient autour comme s'il s'agissait de la bible. La préciosité de la chose était renforcée par les traces d'humidité qui s'étaient imprégnées à même la matière. Au toucher, c'est comme s'il avait été écrit avec les mains trempées. La jeune femme se fichait éperdument de savoir qui l'avait jeté ainsi. Homme, femme, enfant, créature, esprit, il devait être mort ou disparu, à présent. Roulé précieusement malgré l'aspect négligé, le papier s'était fardé d'une odeur proche de celle du litchi. Avec le plus grand respect, Demi ouvrit le divin. Encre sale, noire, écriture folle, barrée, tâches parsemant la surface rugueuse du support. Des traits néanmoins délicieusement raides, les rares courbes des voyelles en général composaient l'unique satisfaction d'un croquis aussi laid. Six lettres se dessinaient clairement. Toute l'encre usée en dehors de ces six caractères flamboyants n'était que gaspillage. C.H.A.N.T.E. Qu'est-ce que... La mer s'était mise à fredonner. Inaudible. Quelques bulles s'échappaient des abysses. Cordes pincées, au loin. Des sonorités proches de celles de la harpe. L'écume qui venait lui chatouiller les chevilles. Les chevilles. Le monde du silence. Elle n'oscillait plus. Pas un geste. La légère brise maritime s'arrêta dès l'instant où elle eut baissé le regard pour observer ses chevilles. Sa chevelure n'ondulait plus, virevoltait encore moins. Elle la laissait contre sa poitrine, calme. De l'eau jusqu'aux chevilles. De l'eau qui ramena jusqu'à elle les deux parties de la branche qu'elle avait décidé de briser quelques instants auparavant. Un zéphyr puritain et éphémère qui s'enticha de la feuille qui était accrochée à cette même branche, qui l'envoya loin, très loin. Les mains humides, salies par l'écorce poisseuse. Le bras couvert d'échardes cruellement mouillées. Elle s'abandonna, laissa ses membres tomber le long de son buste droit. Et elle ne bougea plus.
Avec cette chance, la marée s'exprimait dans son lent soupir vers les ténèbres. La marée basse, comme on l’appelait. Étrangement, elle n'avait prit aucune couleur, avait supporté la chaleur parfaitement bien. Comme si elle en avait l'habitude. Comme si elle l'avait eu à un moment donné. Comme si elle venait de la mer. Demi avait patienté. Avait maintes fois rêvé de la voir s'éloigner au plus vite. Le temps pour qu'elle daigne l'écouter fut plutôt court. Le temps pour laisser son corps d’Aphrodite sécher l'avait lui aussi été. Les restes de sylve étaient partis de leur plein gré, sans aucun préavis. Les rayons surchauffants de l'astre lumineux n'avaient pas eu besoin de plus de quelques minutes pour épargner aux chevilles, aux pieds, aux orteils et aux phalanges l'intenable supplice de la molécule H2O. Elle n'avait pas esquissée le moindre mouvement durant tout ce temps. Elle était resté parfaitement immobile, n'avait rien dit. Les sangles étranglaient sa trachée, rendant la conception du mot avaler critique. Tout était calme. Et dès que le remous s'était suffisamment éloigné d'elle, Demi sauta sur place et courut vers la plage en hurlant avec la force de tous les diables. Au passage, elle s'était emparé de son bas, l'avait enfilé en vitesse, jurant sur la très faible quantité de sable qui avait élu domicile entre ses jambes. La brûlure de la rive ne lui apportait pas le moindre mal. D"une part parce qu'elle gigotait tellement dans tous les sens qu'il lui était impossible, même si elle le désirait, de sentir le moindre grain de sable entre ses orteils. D'autre part, parce qu'elle ne ressentait absolument pas la chaleur. Comme sielle en avait l'habitude. Comme si elle connaissait déjà les plages ainsi composées. Elle se surprit à aller chercher ses affaires, à présent exposées clairement aux lueurs ennemies. Elle enfila autour de ses poignets ses manches arrachées, se cacha sous la capuche de sa veste, s'empara des chaussures, des chaussettes, et fonça devant elle en clamant les paroles d'une chanson dont elle avait oublié le titre.
Elle tenait à garder son nouveau couvre-chef là où il était. Alors elle avait commencé à les tenir au creux de ses mains. Aisé, lorsqu'il n'y en avait qu'à peine six ou sept. Lorsqu'elle commençait à en posséder une vingtaine, les deux sinistras n'arrivaient plus à contenir ce petit peuple. La belle sacrifia de ce fait son précieux haut démembré. Là, elle put arriver à en accueillir trente deux. Exactement ce qu'il lui fallait. En véritable course contre la montre, Demi Cassandra Méryl alla rejoindre ses chaussures, vomit le contenu de son tee shirt sur le sol, et se conditionna à grimper à l'un des arbres pour en arracher quelques branches. C'est ce qu'elle fit. Elle sauta d'un rocher au tronc du malheureux élu, s'y agrippa, et cueillit son dû sans aucune difficultés. Elle se laissa tomber sur ses pieds écorchés en lâchant son emprise d'un seul coup, et ramena ce qu'elle était allée chercher près desdites rangers, sages. Il ne manquait à présent plus que le terrain de jeu. Dans un soupir à fendre l'âme, elle peina à s'abaisser pour récupérer au sol l'une des branches qu'elle venait de jeter. Elle s'éloigna à peine, craintive, laissa le poids de ses genoux l'attirer vers les dunes. Et elle se mit à tracer une ligne horizontale. Elle se décalait, et elle continuait son manège. Une longue ligne horizontale, dans laquelle elle voyait se dessiner huit rangées de huit carreaux. Elle poursuivit son tracé avec une patience dont elle ignorait tout, pour au final rire d'une telle attitude. Une fois terminé, ses jambes se tendirent, et les cailloux et coquillages qu'elle avait amassé auparavant furent placés sur l'échiquier. Les cailloux blancs ne changeaient pas de camp, les coquillages feraient office de noirs. Pour reconnaître les pions, un code simple. La diversité des lieux en était pour beaucoup. Ceux en forme d'ovale pour les pierres ou en coque pour les coquillages n'étaient autre que les pions. Les deux plus allongés des extrêmités, les tours. À côté, les cavaliers, étaient des cailloux ou coquillages triangulaires. Les fous étaient tous cassés. Les rois seraient reconnaissables lorsque la belle se serait fendu le doigt après s'être mordue et aurait laissé une petite goutte salir le pion. Les reines seraient celles qui resteraient. Et après tous ces efforts, la partie commença.
Et elle se mit à chanter. Elle laissa le cache tomber à ses côtés en sacrifiant un pion blanc à un fou noir. Demi était un adversaire coriace. Mais elle chantait. Elle retira son haut avec peine, admettant la défaite du fou noir face à la tour blanche. Et elle chantait. Tout allait parfaitement bien. Ses affaires jonchaient la plage, et elle s'en foutait. Parce qu'elle chantait. La partie fut close lorsqu'elle prononça au milieu des paroles l'échec au roi blanc. Au sol, à genoux, elle prit un blanc et le jeta plus loin. Les noirs étaient parvenus à dresser leur couleur haut et fort. Tout cela n'était que pure logique. Et elle s'arrêta de chanter. Il y avait un intrus. Coupé net. Sec. Ses yeux s'écartelèrent. Elle risqua son faciès à gauche, à droite. Nul autre que son ombre. Mais il y avait quelque chose d'étranger. Une aura malsaine, quelque part. Demi serrait la reine noire dans son poing jusqu'à la briser. Elle ne la lâchait pas. Parlait distinctement malgré son manque d'assurance palpable. Il ne fallait pas qu'on la voit ainsi. Il ne fallait pas que l'ennemi soit là. Il fallait qu'elle soit seule. Il fallait être calme. Merde.




- Montre-toi. Tout d'suite! 


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ren
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MessageSujet: Re: [PV] # Chεckmαtε ιn τhε sαnd #    [PV] # Chεckmαtε  ιn τhε  sαnd #  EmptyJeu 8 Mai - 18:04

Aaaaah !! Les joies de l'été ! Enfin ! Le soleil était bien là et j'avais la ferme intention d'user et d'abuser de lui ! Pas trop quand même, ce n'est pas très bon pour la peau. Je sortais à peine de mon lit, ma colocataire de chambre était déjà partie depuis un moment, tant mieux, je pourrais profiter un maximum de la salle de bain. Je regardais dans mon armoire quel vêtement je pourrais choisir pour aller à la plage. Non, pas ça, ça couvre trop de chaire. Ca sa fait trop fillette. Ca c'est moche, je ne sais même pas pourquoi je l'ai pris avec moi ! Ah ! La tenue parfaite, une petite robe rose à volant, s'accrochant dans le cou. Je pris aussi avec moi mon maillot de bain, le noir et parti en direction de la salle de bain. Là-bas, j'ôtais mon big t-shirt qui me sert de pyjama, le laissant mollement tomber part terre. Je pris une douche rapide. Quand j'eu fini, je m'enveloppais dans une serviette moelleuse. Ah, c'était la dernière, il va falloir que j'aille faire la lessive rapidement ! Je verrais sans doute cela en rentrant tout à l'heure. J'enfilais mon maillot de bain en guise de sous-vêtement, après tout, la plage n'est pas très loin, puis je mis ma robe. Je m'interrogeais rapidement : lentille ou lunette aujourd'hui ? Lunette, les lentilles et la mer ça ne fait pas bon ménage. Je démêlais rapidement mes cheveux, puis les attachais comme à mon habitude. Ils étaient de plus en plus longs, je devrais aller chez le coiffeur un de ces quatre ! Tellement de choses à faire et si peu de temps !

Je retournais dans la chambre et pris mon gros sac à main, mis ma serviette de plage dedans. Quoi d'autre ? Des sous-vêtements ! Et hop, un string et un soutien-gorge. Ensuite ? De l'eau ! Je glissais la bouteille à son tour dans le sac. Oh et puis mon Cinquante Nuances ! C'est toujours top de lire sur la plage, sauf quand le sable s'incruste entre les pages de votre livre... Voilà, j'étais fin prête, toujours aussi sexy, comme toujours. Qui sait, on peut faire de charmantes rencontres à la plage. Je m'imaginais déjà en train de contempler les muscles saillant d'un magnifique Apollon, en train de faire du surf. Ferme la bouche Haru, tu baves !

Voilà, je pris les clefs de la chambre, en espérant que Maka avait aussi fait de même, sinon elle allait se retrouver à la rue. Même si je n'avais pas prévu de rester là-bas un éternité, on ne sait jamais ce qui peut se passer si jamais je rencontre mon beau surfeur ! Je refermais la porte derrière moi et sortis des dortoirs. En chemin je croisais quelques autres élèves, dont certains dans la même promotion que moi. Nous nous gratifiâmes d'un respectueux signe. J'étais en bon terme avec toute la classe. En même temps, je sais me faire apprécier : gentille, intelligente, mignonne, bref tout pour plaire. Oui je sais, je me fais mousser, mais ça fait du bien de temps en temps et qui ne le fait jamais après tout ? Je marchais tranquillement, passant une par une les rues qui menaient à la plage. Je ne connaissais pas encore très bien, la ville, alors j'avais peur de me perdre. Mais non, je trouvais la plage sans problème.

Oh, que c'est beau !... Des étendus de sable à perte de vue, le remous calme et apaisant de vagues. J'avais vu la mer que quelques fois, père m'y avait déjà emmenée. Je repensais à ces merveilleux moment que nous avions passés quand j'étais petite. Les châteaux de sable, les coquillages, les tasses, tous cela, je n'en gardais que de merveilleux souvenir. J'aurais aimé qu'il soit là aujourd'hui, pour que l'on puisse passer un moment rien que tous les deux. Mine de rien, il me manquait, d'autant plus qu'il ne m'avait pas appelé depuis un certain temps, il devait sans doute être débordé par le « travail ».

Je cherchais un petit quoi paisible ou mettre ma serviette. Là, c'était parfait. Je mis mon bout de tissus par terre, puis retira ma robe. Certaines personnes autour de moi se retournèrent à ma vue ? Quoi ?! Vous n'avez jamais vu de seins de votre vie ? Arrêtez de mater ! En fait, non, continuer, j'aime ça ! Oui je sais, je suis compliqué ! Bon, il était temps de se jeter à l'eau. Je mis mes lunettes dans mon sac et me dirigeais vers la mer. L'eau était plutôt froide, tant mieux, avec la chaleur qui fait, c'est toujours mieux. Mais je ne suis pas frileuse pour deux sous, alors je rentrais sans mal de l'eau salée. Je plongeai quelques secondes après, reprenant ma respiration pour nager sous l'eau. En ouvrant les yeux, je remarquais une multitude de petits poissons fuyant à mon arrivée. Mon côté gamine tenta d'en attraper un, vainement. Je profitais de ma baignade pendant de longues minutes avant de décider qu'il était temps de sortir. Je me redressais, là où j'avais pied, me tenant bien droite, comme les stars aux gros seins et aux maillots de bain une pièce rouge.

Une fois sur le sable, je m'étendis sur ma serviette, laissant au soleil le loisir de me sécher. Quand ce fut le cas, je saisis mon livre et repris ma lecture. Oh Christian Grey, qu'est-ce que j'aimerais que tu me fasses tout ça à moi aussi ! Je suis une vraie maso, pas comme l'autre pouffiasse ! Quoi, vous préférerais que ce soit : « Oh Edward, je t'aime tellement, marions-nous ! Faisons l'amour comme des sauvages puis tu me transformeras en vampire pour que nous passions l'éternité ensemble ! » Ba alors ? Laissez-moi lire. Je trouvais Grey tellement excitant, tout ce qu'il fait ne doit être que pur plaisir !

Après avoir lu, j'étais tellement excitée que je décidai d'aller marcher pour me changer les idées. Je rassemblais mes affaires, puis pris mon sac et me mis à marcher le long de la plage, toujours en maillot de bain. J'étais arrivée à un endroit bien plus calme. Je croisais de moins en moins de monde, pour me retrouver finalement seule. Je marchais, perdu dans mes pensées, quand j'entendis :

-Montre-toi. Tout d'suite!




Oh, j'entends des voix moi maintenant ! Non, je n'avais pas rêvé, il y avait bien quelqu'un devant moi, c'était une femme. Une violeuse ? Une psychopathe ? Une meurtrière ? J'avais envie de prendre mes jambes à mon cou, mais je n'en fis rien.

-Euh, c'est juste moi, désolée si je vous ai dérangé madame, je vais partir.




J'avais dis tout cela avec une voix chevrotante et des yeux tout grand écarquillés.
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MessageSujet: Re: [PV] # Chεckmαtε ιn τhε sαnd #    [PV] # Chεckmαtε  ιn τhε  sαnd #  EmptyJeu 8 Mai - 18:12




Ta plus grande peur. T'sais quoi? All right. Toi, tu mérites de mourir. Tout ce que tu fais, là, ça t'arrive parce que tu le cherches. Tu te plains? T'as qu'à arrêter tes conneries. T'être que t'iras mieux après. C'pas vrai, dis-moi. Non. T'es pas là. T'es juste pas là. T'es morte. T'es morte et t'es pas là. La plage est déserte. T'es pas là, j'te dis. T'es crevée, t'es foutue, t'existes plus, y'a que moi. Ta plus grande peur, t'sais quoi? C'est moi. T'es déjà morte une fois. Plus. J'te tuerai, vieille. J'te tuerai le moment venu. J'devrai, tu le sais? C'est mon rôle, c'est le tien de m'en empêcher. Qu'est-ce qu'il se passe? Tu vas pas bien? T'es malade? T'es pas venu là pour te la jouer avec tes nibards silliconnés ou tes abdos assaisonnés à l'hormone pas fraîche. T'es v'nue là parce que tu devais venir là. Cherches pas d'explications, pas auprès d'moi, j'suis pas l'Encyclopédie Larousse. Dis, on t'a demandée d'aller te mouiller ici? Ou t'es arrivée ici par hasard. On t'a poussée de l'autre côté, ou tu as décidé d'y aller toute seule? T'as décidé quoi, toi. Rien. Rien, et tu le sais. Toi et ta vie, vous n'êtes que des incapables. Toi qui n'a aucun moyen de la contrôler, elle qui se fout le camp sans même lutter un minimum. T'es qu'une minable, vieille. Faut assumer. Mais t'es pas là. Je sais pas pourquoi j'perds mon temps à te parler vu que t'es pas là. Je devrais pas parler seule, ça fait con. Mais tu sais quoi? J'm'en fous. J't'aurai en face de moi, dans pas deux minutes. J'parie que je vois ta gueule dans moins de cent vingt secondes. Et là, je t'ouvre la boîte crânienne. Si tu mets plus longtemps, j'te laisse me tuer. Tu le peux, tu sais. Tu as les capacités pour, tu les as même largement. Sauf que tu ne le comprends pas. Tu ne sais pas ce que tu vaux, tu n'as pas la foi de savoir jusqu'où tu peux aller. Alors qu'est-ce que tu fais? Tu crèves. T'es pathétique.
Tu crois que je déconne, n'est-ce pas? Mais j'vais te dire, miss. Tout est lié. Le ciel, la mer, les prés, le désert, l'herbe, les papillons, les carottes, toi, moi. Y'a qu'un fil entre nous, vieille. Et ce fil, j'vais le tirer vers moi en moins de deux minutes.

C'est un mal de crâne  que tu ne connais pas. Une douleur vive et cinglante, qui ne s'estompe pas et qui dure des heures. Il ne tue pas, il blesse à peine. Tu pourrais penser clairement, organiser ta défense, établir une stratégie, mais tu focalises trop sur la souffrance. Il ne t'empêche rien, pourtant. Tu es maître d'agir comme bon te semble. Le seul détail handicapant, c'est qu'il est tellement rare et si violent que tu ne peux que l'écouter. Tu souffres, mais c'n'est pas l'problème. Tu n'as qu'à l'ignorer. Faire comme s'il n'existait pas. Tu dis que c'est facile à dire? C'est vrai. Alors, qu'est-ce que ça fait? Mal, oui, et puis? C'est tout? Et c'est quoi, comme douleur? Un tiraillement? Une compression? Un déchirement? Une secousse. Non? Tu la suis, pourtant. Tu la vis. Tu ne peux pas la décrire, fort bien. Je ne comprends pas, je ne vais pas l'dire pour te faire plaisir. Tu sais quel genre de personne est susceptible de réagir comme tu le fais? Les intrus. Les nuisibles. Les parasites. Tout ceux qui ne sont pas dignes de moi. Le monde entier. Tous les habitants de tous les mondes alentours et inconnus. C'est chiant, pas vrai? Tu m'fais rire. Break all their walls. T'es une folle. Pourquoi t'es venue. Pourquoi tu as songée à venir alors que j'étais là. T'as rien compris, tu sais. Pas grave, j'vais m'occuper de toi.
J'ai qu'un son, dans la tête. J'sais toujours pas où ce foutu con s'est planqué. J'ai envie de hurler. Juste pour savoir où il est. Si ça se trouve, c'est un vieux de chez  nous, et ce serait nul que j'me fasse encore engueuler par ce merdeux parce que j'ai amocher un pote. Ou sinon, c'est peut-être Sydney. Bordel, t'imagines la loose si je flingue le morveux? J'suis morte, quoi! Ce serait marrant à voir, tiens... héhé. Non, quand même pas, j'sais me tenir. Et ça pourrait être un inconnu, aussi. Rhaaaaa, putain, pourquoi y s'montre pas? Petit, choupinette, viens voir mitéras, viens voir Demi, viens. Petit-petit... Putain. Marre de tes conneries, vieille. J'me casse.

Elle se lève, s'empare au passage de sa prison faciale. Il n'y a plus rien à faire dans ce camp-là. Volte face. Et elle te voit. Elle te voit, et elle sourit. Elle sourit comme jamais elle n'a sourit. Et tu n'es pas heureuse de la voir aussi heureuse. Le bonheur des uns fait le malheur des autres, après tout.



Tu la vois t'attraper par la gorge, te soulever par le col de manière abrupte. Fables et légendes contant cette force inhumaine qui l'habite une fois son âme vendue aux ténèbres envoûtantes. Mais tu te dis que c'est faux, et ça l'est. Elle ne bouge pas. Demi comprend bien que tu n'es pas un disciple du Mâle. Elle ne t'a jamais vue, certes, et tu aurais très bien pu être nouveau dans le clan. Cependant, en ce cas, tes amis t'auraient prévenue d'une seule chose. Ne pas approcher Demi, celle qui porte un cache. On ne t'aurait pas dit qu'elle était puissante, tu l'aurais deviné facilement. On ne t'aurait rien dit de son physique, trop jaloux pour décrire pareille merveille. Tu n'aurais rien su de la manière à suivre pour la trouver, puisque personne n'est censé la chercher. Tu n'aurais rien su, rien compris. Tu te serais contentée de la craindre. Et cela aurait été parfait. Ce que tu fais là n'est que pure folie. Le plus triste est ton ignorance et ton manque d'assurance. Tu as froid et elle meurt de chaud. Tu le vois aux quelques gouttes qui roulent sur sa poitrine. Elle le voit à cette absence de sueur sur ta peau de nacre. Tu es plus pâle que qu'elle, moins belle. Et le mieux, c'est que tu avances..  Elle est belle comme une déesse. Tu avances, pauvre folle. Tu ne connais donc pas son nom. Tu ne connais rien de son faciès, rien de son chant. Ils auraient dû te prévenir, chez la Petite Madame. Demi la Sirène. Non, vraiment pas? Allons, fais un effort. Puise dans tes souvenirs la moindre bribe à son sujet. Fouille dans les méandres de ta cervelle infirme la seule trace de son existence. Demi. La sirène tatouée. Et là, tout devrait s'éclairer. Non?
La chaleur se fait intense, ardente. Demi ne perd aucune fougue postée autour de son rictus malsain. Ses yeux se plissent tellement elle est heureuse. La belle aimerait rire. Et même si elle est encore loin, la jeune femme en face d'elle n'y résisterait pas. Elle voulait voir la lueur de ses yeux. Elle voulait voir leur couleur. Alors Méryl baissa la tête, la secoua. Ses phalanges s'affairèrent autour de son crâne de sorte à renouer le lien brisé avec sa geôle. Et puis elle s'approcha. Le sable n'eut même pas la force de la ralentir. Elle avançait, fière et droite, bien décidée à voir la couleur de ses yeux. Silhouette fine, elle n'attire pas le regard. Excepté le sien. Alors elle avance. Elle veut la voir. Elle ne bouge pas vraiment. Peut-être qu'elle recule, l'oeil gauche lui jouant parfois des tours. Sa main se glisse dans ses cheveux. Personne ne pourra jamais rivaliser avec telle beauté. Si elle se rapproche, le sens olfactif ne rêve que de lui rentrer dedans. Et elle arrive face à elle. Sous son allure mystérieuse, ses lèvres affichent la plus séduisante des joies puériles.




- Salut, miss.

Sa voix  n'est pas plus réelle que la brise qui vient te caresser les cheveux. Qu'est-ce que tu peux bien ressentir, en ce moment? De la crainte? De la honte? Comme il te plaira, amie du crépuscule. Demi ne sait quoi dire à l'être inférieur que tu es. Paradoxalement, il y en aurait trop à dire. Elle passe une main indiscrète dans  sa chevelure d'or, te regarde gênée, son sourire en coin. Agis de sorte à la rassurer. L'heure n'est pas au combat. Pas pour elle. Tes yeux sont plus ardents que le cœur des Enfers.




- Venue profiter du soleil?



Echo.

Toi et tes sons sordides. Le genre de bruit qui rend fous les gens normaux. Mais moi j'm'en fous, tu sais. Royalement. Et toi aussi, tu t'en fous. Tu peux faire le bruit que tu veux. Tu peux bien donner tout ce qui t'importe. Le fait évoqué reste implacable. Tout ce que tu émets, tu le partages. Tout ce que tu génères, tu en reçois les ondes. Ta joie est populaire. Ton jeu, collectif. Universel. Et tu sais, il n'y a rien de mieux que de pouvoir faire profiter aux autres de ce qui t'émeut. J'suis certaine que tu sais ce que c'est qu'un rêve. Tu l'sais, n'est-ce pas? Et rien qu'à ta position, je peux te raconter ton rêve. Je sais ce que tu penses, misérable petit pion. Juste un tantinet scolaire. J'te jure, pas grand-chose. J'ai besoin de ton corps, un seul instant. Un seul fragment de ton corps. Rien de bien grave, tu sais. Tu l'offres tous les jours à cette connasse d'Inouée, alors un peu pour moi... Hé, t'as rien à craindre. Tu peux hurler, toi, si tu veux. Mais personne ne t'entendra. Il n'y aura pas d'autre chouineur dans les parages. Et même s'il y en a, il ne te portera pas secours. Tu t'attendais à quoi, imbécile. Tu te fous de moi, hein? Pauvre con. Aller. Prête-toi au jeu, ne serait-ce qu'un instant. Toi, tu as la chance de pouvoir te défendre des tentacules de la pieuvre. Tu peux ouvrir la bouche. Tu peux hurler. Tu ne peux pas pleurer l'hémoglobine de ta vie après avoir chanté ce que tu avais à chanter. Tu n'es pas muette, toi. Enfoirée. Tu n'as besoin d'aucune précautions. Tu peux bien faire comme tu veux, tout le monde s'en fout. Alors va. Laisse-toi aller. Je ne dirai rien de ton aventure avec Demi. Promis.
Et ta voix sensuelle envahit mon espace vital. Ce chant divin qui s'amuse à recréer l'univers que tu te tues à dissimuler. Tu es faible, et c'est ainsi. Tu es un pion, c'est naturel. Un soupir à fendre l'âme, oui. Tu me blesses. Tu ne portes pas la main sur moi, et tu arrives à me heurter avec toute ton inquiétude. Je suis une trapéziste sur le fil du miroir. Pas besoin de me bousculer, je tangue déjà bien assez. Fous-moi la paix. Sors de là, fous le camp. J'aime pas te voir traîner ici, tu vas t'faire mal. S'te plaît. Rentre dans ta cité. Emmène-moi avec toi comme prisonnière. Tu me feras entrer, et je vous exterminerai tous. Tous, sauf toi. Juste pour te laisser assister au massacre des gens qui avaient confiance et ce maigre espoir sur ta misérable personne. De toute façon, ils ne me laisseraient pas entrer dans ce harem qu'est le leurs. Ouais, à choisir, j'ai pas envie de me farcir des filles de trottoirs dans votre genre. Pas assez sauvages. Pas assez affriolantes. Soumises. Qu'est-ce que tu veux. On peut pas tout avoir.
Hé, dis. C'est bien, ça, comme texte. Faudra que j'le note en rentrant, tiens.


... De quoi? Oh putain, j'l'avais oubliée! Rho putain... Non mais fous toi d'ma gueule sérieux, j'sais plus ce qu'on f'sait... Oh puis merde, c'pas grave, j'me démerderai. Rah mais non, j'suis obligée d'me souvenir, merde! Juste par correction, après le reste j'm'en cogne. Le con de moi... J'me souviens de rien, dis, j'y crois pas. Bon. Bon, ben, tant pis, hein. Ca d'vait pas être vital, à mon avis.
Sans forme, tu disparaîtra dans l'obscurité la plus totale. Tu n'es rien, tout comme je suis tout. ET NE LE NIES PAS!

Tu regardes quelqu'un. Tu regardes quelqu'un, que tu salues, d'ailleurs. Il t'est familier, à en croire ton air désinvolte et ton sourire faussé. Tu lui parles comme tu parlerais à une assiette de quenelles au poulet. Tu ne lui parles pas. Tu es là, et tu t'en fous. Tout ce qui t'intéresse, c'est de le mener là où tu veux qu'il aille. Tu lui demandes s'il va bien, il te réponds que oui, tout va bien. Il te renvoit la question, et avec une moue gênée, tu lui réponds que cela pourrait aller mieux. Tu te prépares déjà à quitter ton chapeau. Tu sais qu'il est foutu, et lui ne se doute absolument de rien. Tu le quittes, ça y est. Il te demande de lui dire ce qui ne va pas. Tu le cales sous ton aisselle nue. Tu lui dis, de la manière la plus mièvre qui soit, que tu perds tes cheveux. Et tu en tires une bande ignoble. Ton crâne, nu, lui fait horreur. C'est comme si ta tête était couverte de ruban adhésif, sur lequel tu avais collé tes cheveux un par un. Tu tires la bande, et une bande dégarnie s'affiche devant ses yeux impressionnés et couverts de frayeur. Tu reposes la bande comme ça. Il est surpris, cherche quoi te répondre. Quelqu'un d'autre arrive. Tu recommences la même histoire. Tu es passée maître dans l'art simple de la manipulation. Et tu vois... UNE ENORME ARAIGNEE!!!

OH PUTAIN OH PUTAIN OH PUTAIN. La canaille. Elle est dans l'sable, là, j'fais quoi?! Oh bordel. J'rêve où elle a l'cul blanc? Oh putain elle est pleine. J'suis sûre elle est pleine. Merde, elle doit faire la taille de mon poing... Mais c'est un porte-avion, la salope, c'pas possible d'être aussi grosse! Elle est trop moche, putain! Bon, j'fais quoi? Rha, fais chier, si seulement j'étais pas pieds nus... Bon, zen. Zeeeeeeeeeeeen, Demi. T'as forcément un moyen de la plomber. Ou sinon, mets-toi en mode Bouddha: zen à fond, respire, expire, laisse la partir, elle va pas te bouffer. Ôhm... Non mais j'fous quoi, là?! Bordel, elle veut ressortir de son trou! Putain, vite, j'sais pas, quelque chose! 'Tain, en plus l'autre glandue doit pas la voir... À ma gauche, mais un peu derrière elle... Non et puis tu vas pas demander à l'autre de te débarrasser d'une araignée, abrutie. Connasse, j'te jure c'est énorme. Elle a des pattes, elles sont plus longues que mes doigts, dis... Kyaaa, elle bouge!! Ah non mais j'vais pas pouvoir rester là si y'a une connerie comme ça dans le coin, hein, j'me casse! Rha va chier, mes affaires... Rho puis merde, j'me casse en courant et j'laisse tout là! Mais j'vais pas bien! D'ici là elle m'aura fait un nid, des oeufs, quarante gosses, de partout dans mes affaires! Dur... Bon, euh, et j'sais pas, Dieu, tu fous quoi, genre, tout de suite? Non parce que c'est pas qu'il y ait une espèce d'arachnide hyper dangereuse sans doute radioactive j'sais pas quoi qui est prête à me sauter dessus mais quand même un peu, quoi. C'pas possible, espèce de nouille! C'est qu'une araignée, tu vas pas m'dire que tu peux pas m'la faire exploser là maintenant tout d'suite, enfin! Mais je rêve... Envoies-moi un signe, une connerie, j'sais pas, fais quelque chose! Une mouette, un moustique géant, un cra...! Oh. Putain. Ouach. J'savais pas que c'était si vorace, ces bestioles. Ouh... Ah bah ça a l'air d'être bon, tiens. Bwark.


Et tu vois d'autres personnes arriver. Tu attends qu'elles soient à ta hauteur, tu leur dis bonjour, tu leur dis que ça ne va pas fort, et tu tires toute une bande, deux fois plus large que la première. Ta calvitie n'ennuie pas vraiment, elle effraie. C'est peut-être ce que tu cherches, finalement. Mais tu t'en fous. Tu recommences une, deux, trois, quatre fois. Avec à chaque fois en temps qu'assistante une bande capillaire de plus en plus large. Puis finalement, tu te réveilles.
Et je t'arrache des cheveux. Tu ne vois rien venir, tu es si niaise. Digne d'un pion, après tout. Tu ne retiens pas une certaine interjection habituelle. Tu as vu que tu parles. Tu as vu que tu pouvais le faire, toi. Ils sont fins, tes cheveux. Ils sont longs, comme moi. Je le pose au niveau de ma racine. Plus courts que moi. Et tu sais quoi? J'avais raison. Tu cauchemardes de ça. J'en suis sûr. T'sais ce que ça veut dire? Ça veut dire que le plaisir que tu éprouves en travaillant est la source de ton bonheur. Alors positive. Y'a pas que des tarentules géantes dans cette vie.



- C'est un échiquier et c'est moi qui l'ai fait. Il paye pas de mine, mais c'est jouable. Tu veux essayer?

Tu parles d'une proposition, toi. Puis qu'est-ce que t'attends pour l'buter, imbécile, vas-y! Non, flemme, en fait. Pas maintenant. J'sais que c'est mal de jouer avec la nourriture, mais que veux-tu. Puis, rien de mieux que de l'torturer avant. J'aime quand les cris font écho.

Echo.




- Attends ici.

Et elle s'en va. Elle fait demi-tour, s'en retourne près de son damier de fortune. Quelque part elle sait que l'attend sagement un caillou blanc. Alors elle le cherche. Et il apparaît. Comme de raison. L'attrapant, elle l'entoure de son cheveux. Voilà. Un pion à son effigie, qu'elle replace exactement là où il devrait être. Elle fait ça pour tous les coquillages et toutes les pierres à une vitesse dont elle-même s'étonne. Puis lève la terre vers l'autre, loin.



- Hé! Il manque ma Reine, mais ça devrait aller. Le temps que j'en trouve une vite fait, honneur aux nouveaux.

Tu ne lui ferais tout de même pas faux bond, étrangère? Aies au moins la décence de lui renvoyer son appel.

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MessageSujet: Re: [PV] # Chεckmαtε ιn τhε sαnd #    [PV] # Chεckmαtε  ιn τhε  sαnd #  EmptyLun 12 Mai - 1:20

Donc, comme je vous le disais, je m'étais retrouvée face à face avec une inconnue, alors que je me promenais tranquillement sur une partie déserte de la plage. Elle était grande et fine, élancée, en résumé. Elle avait aussi de longs cheveux blond qui lui arrivaient au milieu de son dos. Je trouvais son sourire étonnamment carnassier, il aurait presque pus me faire frissonner de peur. Elle s'approchait, vite trop vite. Sans aucune de mes armes je me sentais complètement nue. Certes j'étais seulement en maillot de bain, mais cette nudité là me dérangeais bien moins que le fait d'être totalement sans armes.

-Salut miss. Venue profiter du soleil?



Je ne la quittais pas des yeux un instant, qui sait sur quel genre de folle j'étais tombée. On n'est jamais trop prudent, comme me disait souvent mon père. Je ne laissais rien transparaitre, se montrer comme devants un chien enrager. S'il sent que vous avez peur, il ne fera de vous qu'une seule bouchée. Là c'était pareil, mis à part que j'étais en face d'une humaine.

Durant un cours instant, son attention se détourna de moi, son regard était porté sur le sable. Elle avait peur. Mais de quoi? Je me risquais à baisser la tête, mes sens toujours en éveille, au cas où, on ne sait jamais. Ah, une araignée, par terre. C'est tout? Bon, je dois bien l'admettre, elle était énorme, certainement plus grosse que ma main. Mais les grosses araignées ne sont pas forcement les plus dangereuses. Au moins, elles ont les voit de loin, pas comme les petites, celle là sont frustes, infectes et infâmes. Mais heureusement pour la petite dame, son cauchemar se fit dévorer par un crabe. Il avait l'air d'avoir faim le tourteau...
J'avais l'impression qu'elle me tournait autour, alors qu'elle ne bougeait pas plus que moi. Ça en était limite hypnotique, sa présence envahissait mon espace vital, le rendant inconfortable. Ça me gênait, comme un pull trop petit qu'on voudrait retirer, mais qu'on ne peut pas. Je lui grognais dessus intérieurement, j'aime pas qu'on marche sur mes plate-bande. Elle est trop près, je voulais qu'elle s'éloigne de moi. Je pouvais presque sentir son parfum, incrusté de l'odeur caractéristique de la mer, l'eau salée. Étrange mélange.
Puis elle me tourna le dos et fis quelques pas. Je me sentais déjà mieux, plus libre. Mes muscles se détendirent un peu quand elle s'éloigna de moi.

-C'est un échiquier, et c'est moi qui l'ai fait. Il paye pas de mine, mais c'est jouable. Tu veux essayer?




Oh, reversement de situation, elle semblait à présent moins agressive, voire limite ouverte. C'était quoi son problème, non mais oh? J'avais la forte impression que cette fille était vraiment lunatique. Je déteste les gens lunatiques. On ne sait jamais comment les prendre, leurs humeurs changent tout le temps. Moi ça me donne envie de les chopper par le col et de les secouer en leur criant "TU VAS RESTER TOUJOURS PAREILLE OUI??!!". Je sais me montrer très persuasive quand je m'en donne les moyens, oui oui, je vous le montrerais surement un de ces quatre. Enfin si je survie à aujourd'hui. Cette journée promettais d'être riche en émotion... Elle semblait remarquer quelque chose, elle me dit d'attendre ici. Ah bah zut, moi qui comptais furie allégrement, je ne pouvais plus maintenant. Oh zut de zut! Je me suis fait prendre comme une noob. Oui, je me moque d'elle... De toute façon je n'avais pas l'intention de partir, à moi que ce soit à reculons, je ne veux pas l'avoir dans mon dos. Pourquoi les humains n'ont pas aussi été créer avec une paire d'yeux derrière la tête?! Ça aurait vachement été utile! Nous les filles ont pourrait au moins voir nos fesses! Vous ne savez pas à quel point ces frustrant de ne pas pouvoir voir. Et je suis sûre qu'il y aurait bien moins de morts si nous avions des yeux derrières la tête!! Elle dit qu'il lui manquait sa reine, mais que cela irait, le temps qu'elle en trouve une. Elle finit par me dire que c'était à moi de jouer.

Prudemment, je m'approchais, faisant un important détour pour ne jamais l'avoir dans mon dos, oui je sais, des fois je peux paraitre un peu paranoïaque. Et alors? Si ma survie en dépend, je m'en balance de ce que vous pouvez bien penser de moi. Voilà, j'étais de nouveau face à elle. Elle contemplait son jeu. Le quadrillage était simplement tracé dans le sable, comme un... Morpion géant? Les pièces étaient faites de débris qui jonchaient habituellement la plage. Moi, toucher ça? Je ne savais même pas par où ils étaient passés avant d'être réutilisé en pièces d'échec. Mais je pouvais bien faire un petit effort. Si je jouais, elle allait surement se détendre un peu et je pourrais partir d'ici sans esclandre.

-Bon, je commence alors, si c'est vraiment ce que vous voulez.



Je ne réfléchis pas, je n'étais pas là pour ça. Je n'avais aucune technique en tête. Je saisis du bout des doigts un pion, le mettant là où il devait aller. Je tentais de la regarder. Ses yeux me renvoyaient ma propre image, comme de miroirs sans ton, où je ne pouvais pas voir à travers. Elle était vraiment perturbant? Je pense qu'elle ferait un excellant sujet d'observation en cours... Oh! Et si je me servais de ce que j'avais déjà appris pour savoir qui elle était? Parfait! Ma première séance pratique venait de commencer, je n'avais la considérer comme un simple sujet d'étude. J'attendis alors qu'elle réagisse, pour pouvoir commencer.
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MessageSujet: Re: [PV] # Chεckmαtε ιn τhε sαnd #    [PV] # Chεckmαtε  ιn τhε  sαnd #  EmptyLun 12 Mai - 1:22




Je sais plus ce que je veux. Chercher une reine mes couilles, oui. Tous ces foutus coquillages sont laids à en mourir. J'aurais du prendre les cailloux, putain. Les cailloux blancs. Là, y'a des espèces de trucs en spirale qui me narque, l'air de dire "Youhouuuuuu! T'as besoin d'une reine, mais tu m'aurais paaaaaaas!". Casse-couilles, franch'ment. Ah, p't'être lui. Ouais, bwarf. Tu parles. C'est vraiment laid. Les plus beaux, ils sont là-bas. Dans l'eau. C'est hors de question. Hors de question. Tant pis, bordel. J'prends celui-là, il va pas me les briser, c'est bon. Aller, tout l'chemin à l'envers... Putain, pourquoi j'ai vidé toute la zone autour de l'échiquier pour les premiers pions? Maintenant j'suis obligée de m'exiler j'sais pas où pour trouver un malheureux coquillage. J'en ai marre. Vu de loin, l'autre a déjà commencé à jouer. Ouais, bravo, exploit international. Enfin quelqu'un qui connaît les règles des échecs. Il serait temps, putain. J'veux bien qu'on soit amnésique, mais t’oublie pas l'jeu d'échecs, c'est tout. Hérésie, presque. Enfin. Je joue avec machin, là, l'coquillard. Il est bleu et jaune. J'le jette en l'air et j'le rattrape. Putain, le jeu d'autiste... Il est carrément pas beau, ce truc. D'un autre côté, qu'est-tu veux que j'y fasse? J'ai pas pu choisir, ou alors l'aurait fallu que j'cours jusqu'à l'autre bout de la plage pour en chopper un minable et refaire tout le chemin en sens inverse pour avoir, peut-être, la chance de pouvoir jouer avec. C'est bon, j'suis pas encore déprimée à c'point. Attends-moi, vieille, j'arrive.
Le pantalon à chaînes est bien trop long, il traîne sur le sol dans lequel je m'enfonce, même pieds nus. Y'a du sable partout. J'en ai marre. I've been waiting... Oh, dis, c'est quoi cette chanson? Mmh, c'est joli. C'est paisible. Qu'est-ce que ça peut bien être...? J'sais plus. C'pas grave, ça m'reviendra. Comme d'hab'. J'arrive face à elle, et j'm'affale comme une merde sur le sable. J'en balance de partout, c'est immonde. J'en ai plein le froc, de cette saloperie. En plus, il est fin, ça met des heures à s'enlever complètement, c'est trop glamour. Et puis quoi, merde?! C'est l'foutoir, ici, bordel! Aller, c'est bon, qu'est t'as joué, toi? Un pion? Oui. Bien, à mon tour.. Et ensuite? Elle va jou/ ..Non. C'pas vrai. Elle sait pas jouer, c'te crétine. Non, c'est pas possible. Le foutage de gueule.

- Mais qu'est tu branles, toi! Tu peux pas déplacer les figurines de la ligne arrière sans dégager les pions de devant! Là, t'as vu, c'est la rangée des petits. Tu dois d'abord bouger les petits pour libérer les gros et pouvoir faire de bons coups. En plus, t'as démarqué ton cavalier comme un porc, r'gardes-moi ça! Le cavalier, c'est celui qui a la base a une tête de cheval. Il se déplace en forme de -L, la lettre. Comme ça, j'te la fait sur le sable. Tu peux avancer de trois sur le côté et deux vers l'avant, ou l'inverse, c'est-à-dire deux sur le côté et trois vers l'avant. Tu vas jamais en arrière, d'accord? T'as saisis le principe, un peu?

Tu sais pas c'qu'elle fout. Non, elle se paye ma gueule. Pas possible autrement, c'est une blague.




- Mais déplace pas la tour non plus, abrutie! Elle est derrière, la rang...


Et elle l'avance. Elle l'avance, comme ça. Genre c'est normal. Genre j'vais rien dire. Elle se fout de moi, c'est pas possible autrement. Oh connasse j'vais la bouffer. Et elle attend que j'joue, maintenant? Mais elle est folle, c'pas possible. Bon, elle veut jouer à ça? C'est parti.
Elle n'a aucune stratégie, ce sera trop facile. J'avance mon pion, j'libère la reine. Même pas je lui demande de jouer, j'avance ses pions vers moi. Elle se condamne à la peine capitale, cette abrutie. Je lui bouffe un pion. Déjà. J'ammène sa reine, maintenant libre, sur mon pion. Bouffé. Et aller, avance tous les pions d'un coup. Pareil de son côté. On va pouvoir faire une méchante partie, comme ça. Je lui bouffe une tour, elle me nique un fou. J'ai même pas l'impression de jouer seule. J'dois marmonner comme un con tellement j'suis énervée. Mais quoi, putain, y'a d'quoi, non?! C'est une salope, elle sait pas jouer et elle fait n'importe quoi! Tu crois pas qu'tu t'fous d'ma gueule, elle est folle! Y'a plus d'essence dans c'que j'fais. C'est vide, c'est neutre. J'dois plancher et j'y arrive pas. J'suis trop angoissée de faire foirer l'jeu. J'aime pas me cogner contre les murs. J'aime pas devoir renoncer à quelque chose pour en faire une autre qui me plait moins. J'ai jamais aimé enseigner la théorie. J'ai jamais aimé expliquer tout court. Tu vas apprendre sur l'tas, vieille. De toutes façons, c'est qu'en se mangeant des pains qu'on devient plus fort. Ma reine tombe. J'y crois pas. Oh la salope comme elle m'a eu. Je lui nique ses deux derniers pions. Elle est foutue. Elle veut s'en prendre à ma tour, la canaille, et HOP! Baisée. Là, y'a plus comme brise-garde que son fou, et si elle l'avance, mon pion le prendra. Elle n'a juste qu'à avancer ça et... ET VOILA, FOUTUE!
J'attrape son roi. Je le jette dans l'eau, j'aurai jamais cru avoir autant de force.
Which never sprung water nor rain ever fell.




- Echec.

Ouais, échec et mat. J'suis fière. L'onde dans la mer est juste splendide tellement singulière. J'vais devoir chercher un roi, maintenant. Quand je me tourne, je la regarde.  La gueule qu'elle me tire. Putain, c'te gonzesse.




- Hé, miss...

Non mais j'suis censée dire quoi, là? Déjà, c'est une inconnue, j'devrais l'avoir flinguée depuis un petit moment, déjà. Ensuite, mais c'est qu'un jeu, enfin! Puis c'est quand même pas ma faute si elle sait pas jouer, enfin! Rah mais j'te jure, putain... Y'a rien à dire, quoi! La consoler? Moi, consoler quelqu'un? T'es marrante, toi, j'arrive même pas à m'consoler toute seule alors quelqu'un d'autre... Puis même, c'est une gamine, j'vais pas faire dans les sentiments! Demi, j'te jure, à quoi tu peux bien penser, des fois... Pauvre chose, j'peux pas la laisser comme ça. Je ne devrais pas la regarder.  C'est qu'un jeu, quelque part. Pas la peine de se mettre dans cet état. Bon, d'accord. Jusque là, j'veux bien être sympa. Mais faut pas pousser Demi dans les orties, quoi. J'veux bien faire des efforts, or là il me semble qu'on en demande un peu trop à Demi. Enfin qu'à c'la n'tienne, j'suis une folle. J'm'approche de son visage, je colle une main à peine sablonneuse sur son front. J'ai plus d'équilibre, dans c'te position, alors j'me tiens à elle en mettant tout mon poids sur l'une de ses cuisses. T'inquiète, j'dégage vite fait.




- T'es brûlante, meuf.

Quelle bonne âme, cette meuf. Je m'aime.
À quoi, deux mètres de moi, y'a une feuille abandonnée. Je la prends, lui la tends. Mon bon coeur me perdra.




- Tu portes ça au niveau de ton crâne et tu te fais de l'ombre.

Je joue à la nourrice. J'ai vraiment plus aucune conception du potentiellement rationnel, putain.
One day, I find a big book burned deep in the ground. Et j'ai trouvé ça tellement normal que je l'ai laissé se consumer seul. Comme ça. Puis je suis revenue, je me suis brûlée en voulant l'aider. Je me suis brûlée, et j'ai quand même tenu à l'éteindre. J'y suis arrivée. Puis je l'ai lu.






- Demi. D-E-M-I. C'mon nom!

Personne ne te l'a dis, alors. On ne tient vraiment pas à toi, chez la Petite Madame. On aurait pu te parler de la Sirène. Au moins, quoi. Te dire de faire attention à elle. Te dire que les Yamaguchi sont des fous, c'est bien, mais encore faut-il que tu sois un peu concernée et briefée sur le sujet. On est des tarés, chez Yama', cash. Mais franch'ment on s'y fait. C'est même la classe, au final, d'être chez Monsieur j'me casse pas l'cul à faire le sale boulot. Tu connais, qui, de chez nous? Pas plus que chez toi, j'suis sûr. Putain, vieille, j'sais pas comment tu fais pour vivre sans savoir qui on est. Sans savoir qui je suis. T'imagines que tu parles à la meuf plus puissante de cette ville de dingue, quand même. Et qu'tu sais pas qui c'est. Honte sur toi. La Sirène, non? Vraiment pas? Du tout du tout? Rah, chié. Tu leur as fait quoi, aux gens, pour qu'ils t’envoient à l'abattoir comme ça? Ou peut-être pas la Sirène, remarque. C'est comment, déjà... La tatouée, ouais. Même pas la tatouée? Non mais c'pas possible. J'veux dire, c'est la première fois que j'ai à me présenter depuis que j'suis là. On me reconnait, de toutes façons. Non mais c'vrai, quoi, regarde-moi c'te dieu. Un corps parfait, bien entretenu, la plus belle gueule des environs. Excluant mon statut, rien qu'ça, or donc ma voix séraphique. Je suis trop puissante, c'pas possible que tu saches pas qui je suis. Tu t'souviens de la première lettre, quand même, on a bien du t'en parler, enfin. Puis y'a des choses qui s'oublient pas, j'suis désolée. Genre Demi. La Sirène, la tatouée, la furax, la nerveuse, l'emmerdeuse, je sais pas, un truc, quoi. Merde. Je sais pas, ça m'fout les glandes. Cramée mais t'sais vraiment pas quoi prendre comme priorités! Demi! Demi Cassandra Méryl! T'as qu'l'embarras du choix, pourtant! Rah t'es une folle. Pis comment t'as fait pour survivre sans savoir qui j'étais? Y'a pas une seule personne dans cette foutue ville qui ne pense pas à moi au moins une fois dans la journée. La seule fois où leur vie devient intéressante. Mon nom est précieux, merde. L'oublies pas, ce serait con.




- Souviens-t'en, il vaut de l'or.

Elle frisonne. C'est bien c'que j'pensais.
Son corps me fait pitié.. Tuez-la, putain. J'suis sûr qu'elle va me les briser pour ça. J'ai aucune idée de ce qu'elle a. P'tête froid, j'sais pas, j'en ai rien à foutre.  Faudrait l'aider. Mais pourquoi j'le f'rai? J'suis son ennemie, en plus. J'ai pas de raison de... Non... non. Un tout petit peu...? Non, Demi, non. Ça ferait des traces. Et alors, rien à foutre. Mais si on se fait choper... On se fera pas choper. Imagine si on enlève le cache. Non, non. Et si je lui demandais, juste? Non, elle ne voudra jamais. Ni me le dire ni me laisser faire. Putain. Et si elle accepte, ce serait fou... Oublis l'idée, vieille, oublis. Oublis, sérieux, c'est un mauvais plan, là. Ta gueule, arrête ça, ta gueule.
Il est où, putain? Où j'l'ai foutu... J'l'ai mis où, ce con? Ah, là-bas. Aller, penche-toi, vieille, attrape-le. Aller... voiiiiilà. Il est putain de bouillant, ce sweat. Il a traîné au soleil depuis tout à l'heure, alors forcément. Elle va se demander ce que je fous. J'fais des expériences. J'aime pas ne pas savoir. Et si je ne comprends pas, c'est que ça n'existe pas. Sauf qu'elle est là, devant moi. Y'a de la matière, elle est physiquement là. Alors elle existe, même un peu. Je veux savoir, j'veux savoir cherches pas. J'vais arriver à trouver sans avoir besoin de son intérieur, merde. J'peux l'faire. Ce sera moins drôle mais... Puis qu'est-ce qui fait qu'elle réagit comme ça? Il n'y a rien, de l'extérieur, qui puisse témoigner, prouver ça. Elle m'rend folle. J'dois savoir, merde. Je secoue le vêtement entre mes mains, qu'il y ait moins de sable dedans. Ça serait hyper mauvais sur la peau. Et désagréable en plus. Puis je lui fait lâcher la feuille complètement inutile, lui fait enfiler mon haut. Le mien. Il sent mon odeur, du coup. Ça me fait mal au coeur de devoir la partager. Mais imagine qu'elle accepte, qu'elle me fasse confiance. Ce sera tellement facile, après. Tellement, putain! 
Je souris sous l'cache. J'étouffe, mais j'm'en fous. Avec un peu de chance, tout se passera comme prévu.
Il n'y a rien de prévu. Ça se passera forcément bien.
Pour  elle, rien ne change. Je reste impassible, je la regarde. Et c'est tout. La capuche est mal mise, derrière. J'arrive pas à m'retenir d'aller la lui arranger, alors j'le fais. Je lui mets sur la tête, comme il faut. Avant de me balancer en arrière, j'attrape sa robe. J'vais aller la mettre au soleil, pour qu'elle chauffe elle aussi. Comme ça, elle pourra me rendre mon sweat et j'aurai pas à rentrer sans et à dire aux mecs que j'l'ai filé à une inconnue parce qu'elle tremblait comme un vibro.




- Garde-le.

Je te hais, Demi.
Bon alors, qu'est-tu vas faire, maintenant? Lui offrir l'café, le couvert, le gîte, le logement gratis chez les Yamagushi et toutes les infos privées du clan? Tu t'fous d'moi j'te jure. Faut qu'elle ai confiance, pas que tu la pousses au pieu avec toi, pauvre nouille. Je me déprime toute seule, tiens. En tout cas, l'autre a intérêt à être contente, sinon j'l'ouvre direct sans préavis. Oh merde. J'ai rien dit. N'y penses plus, vieille, c'est fini, j'ai rien dit. Voilà.
Elle  tremble toujours. C'normal, j'viens de lui faire mettre le vêtement. Faut que ça fasse un peu effet. Non mais qu'est-elle fout, elle a l'Parkinson ou quoi? Putain, et t'imagine que j'ai rien fait, là? J'suis pas dans la merde si elle m'attaque, n’empêche. Roh, j'm'en fous, j'suis une bagarreuse et j'suis la meilleure. Qu'est-tu veux qu'il m'arrive. Je sais pas. Par contre, ce dont j'suis sûr, c'est qu'si elle s'arrête pas de trembler dans les cinq prochaines secondes j'deviens folle pour de bon. Une. Deux. Aller, miss, fais pas l'con. Trois. Tu vas pas m'voir dans cet état là, quand même. Quatre. Aller, putain! Quatre et demi. Sauve-toi, aller... On revient à trois. Arrête de trembler, bordel de merde! Quatre. Fais pas l'con, j't'en prie.
Cinq. Tu l'auras voulu.
J'me lève. Comme ça, sans prévenir. J'dois être impressionnante, vu d'en bas. J'approche d'elle, me poste juste en face de son p'tit corps tout frêle. C'pas forcément des séismes qui la secouent, mais bordel c'que ça peut être ignoble d'avoir face à soi un vibromasseur. Je la regarde de haut. Derrière elle, il y a l'assassin de l’arachnéenne de tout à l'heure. Lui aussi, il est énorme. Et j'le vois qui approche de nous. Rien à foutre, je reviens sur Machin. Elle ne tremble plus vraiment, ou alors j'le vois pas. Trop tard. Je m'effondre sur elle, comme ça. Je colle sa tête à ma poitrine, et je la protège du temps. J'l'ai prise dans mes bras, j'sais pas pourquoi. Et je la garde, voilà.




- C'est pas pour toi que j'le fais. J'le fais pour l'amour de l'humanité.

J'ai fermé les yeux. Elle est brûlante, déjà. J'ai l'impression de me faire un câlin. elle sent mon odeur. C'est sucré sans être agressif. C'est velouté, c'est fin, subtil. J'adore cette odeur. Mais la sienne vient tout faucher, c'est évident. Elle est chiante. J'vois le crabe génétiquement modifié arriver vers nous en fourbe. Bwarf, du moment qu'il fait pas le con, ça devrait aller. On verra bien. En attendant, j'dois trouver la confiance de ce sujet-là. C'aurait été un mec ou une salope, ça aurait pas été bien compliqué, mais alors là... J'suis nulle, moi, pour ça. Rien qu'avec mon air de psychopathe... Inconsciemment, j'ai posée ma main au bas de son dos. Elle n'est pas très cambrée. Je sens sa peau, le sweat n'est pas descendu jusque là. J'sais pas habiller les gens. Et mes doigts touchent son échine. Mes ongles la transpercent. Je veux savoir. À tous prix.




- Et toi, c'est quoi ton nom?

Viens, chaton. Viens entre mes griffes.


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ren
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MessageSujet: Re: [PV] # Chεckmαtε ιn τhε sαnd #    [PV] # Chεckmαtε  ιn τhε  sαnd #  EmptyMer 14 Mai - 22:37

Le sujet était partie chercher de quoi se faire une reine. Trouver des cailloux ou des coquillages n'est pourtant pas si compliqué sur une plage, alors pourquoi m'était-elle autant de temps? Elle semblait avoir de sacrés goûts en matières de pièce d'échecs improvisés. Ah, elle revient enfin, s'asseyant lourdement sur le sable en face de moi. Elle avait l'air blasée. C'était vraiment passé d'un extrême à l'autre en un rien de temps, un peu comme les montagnes russes... Des émotions. Elle regardait rapidement le jeu et puis là, elle se m'y à m'enguirlander. Oui bon j'avais vaguement appris des échecs il y a de ça quelques années, alors depuis le temps, ma mémoire me faisait faux bond. S'ensuit une partie endiablé, je crois qu'aucune de nous deux n'avait vraiment de stratégie. Je lui prenais une pièce, elle m'en prenait deux. Mais je n'est avais rien à faire, ce n'était qu'un jeu après tout. Juste avant qu'elle me mette en échec, elle attrapa mon roi pour le lancer à l'eau. Je n'y comprenais plus rien du tout, la tête me tournait, j'avais chaud, trop chaud. Elle s'approcha de moi; mais je ne réagis même pas, elle mit une main sur mon front, comme quelqu'un qui regarde si un autre fait de la fièvre. Elle me dit que j'étais brulante. Pas étonnant avec la chaleur qui fait sous ce soleil de plomb. Elle prit une vielle feuille pas loin d'elle et m'indiqua de la mettre sur ma tête, pour me faire de l'ombre.


-Demi. D-E-M-I. C'mon nom! Souviens-t'en, il vaut de l'or.


J'étais vraiment pas bien. Après avoir eu un bon coup de chaud, j'étais maintenant gelée. Froid, terriblement froid. Comme si on m'avait sortie d'un four pour me mettre dans un congélateur. Et elle repart, une fois de plus. Une pille électrique, elle ne peut pas tenir en place cinq petites minutes j'ai l'impression. Elle revint immédiatement après avec son pull, qu'elle me fait enfiler de force. A moitié alerte, je n'avais pas le courage de lui dire "Non". En plus je préfère me faire déshabiller par un homme qu'habiller par une femme.


-Garde le.


Il sentait bon ce sweat. Une odeur de femme. Normal quoi. J'aimais bien cette odeur, douce, mais pas trop entêtante. C'était bien. Je me sentais mieux, même si j'avais toujours froid. Elle me regarde, inflexible, sans ciller. Elle me fait peur, je ne sais jamais ce qui va lui passer par la tête. C'est très frustrant, j'aime pouvoir lire dans les gens, savoir ce qu'ils pensent, ce qu'ils ont envie de faire. Mais là non, je ne pouvais pas. Et elle revint vers moi, une fois de plus. Ça s'en va et ça revient... Elle me prit dans ses bras, ou plutôt, elle s'effondra sur moi. Elle se justifia en me disant qu'elle faisait ça pour le bien de l'humanité. Mais oui, j'vais t'croire. Je commençais à apprécier, cette folle. Elle était vraiment atypique et j'aime les gens qui sont différents. Ce n'était pas une fille banale, aseptisée, qu'on trouve à chaque coin de rue, ça me plais. Même si je préfère les garçons, ne vous méprenez pas!


Sa main avait glissée en as de mon dos. Oh, c'est qu'elle avait de sacrés ongles la fourbe! Elle me demandait quel étais mon nom. Je lui répondais, d'une voix penaude:


-Ha... Haru.


En fait je retire ce que je viens de dire, elle me fait de plus en plus flippé. Je devais détourner son attention, oui, c'est pas mal ça! Mais comment? Lui parler. Pour lui dire quoi? Aaaaah j'arrive pas à réfléchir! Je déteste ça!


-Ca fait longtemps que tu vis ici?


Tu parles, elle va te zigouiller la folle. Cours Haru! Cours et ne te retourne jamais. Voilà ce que me criait mon subconscient. J'ai peur.
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MessageSujet: Re: [PV] # Chεckmαtε ιn τhε sαnd #    [PV] # Chεckmαtε  ιn τhε  sαnd #  EmptySam 17 Mai - 23:11




Il n'y a plus de nom. Entre mes mains, le nom n'est plus. Ni identité, ni moyen de se démarquer des autres. Chez moi, plus aucun repère sur le soi qui est vôtre. Entre autre qui est tien. Il n'y a plus rien à faire, avec moi. C'est irréversible. Irrécupérable. Tu l'as choisi. Tu avais froid, je t'ai réchauffé. Il n'y a pas eu besoin de mots, tu sais. Une simple prière suffit, et je descends à tes côtés pour t'aider à purger ta peine. Encore aujourd'hui, je suis là. Maintenant, je suis contre ton corps bouillant à te donner, oh tout ce qui peut t'être offert. Je te donne mon corps comme mon odeur. Tu aimes les fleurs, tu es dans mon jardin. À défaut d'avoir un nom, tu l'as appelé Eden. Pourquoi pas. Les libellules autour de toi te soufflent leur doctrine de leurs ailes fines. Tu les regardent, elles te hantent. L'herbe fraîche te séduit de ses mouvements réguliers, menés par un zéphyr calme et doux. Dans ce que tu considères comme le ciel, pas un nuage. Une sphère que tu imagines brûlante t’inonde de ses rayons grossiers, indélicats, pourtant si agréables. Tu sens la morsure d'un frisson sur ton échine, tu n'entraves en rien sa progression. Légère angoisse, sans doute. Il n'y a plus d'autre solution qu'accepter. Face à toi, un étang. Les profondeurs abyssales t'effraient, et tu sais que là n'est pas ton royaume. Tu ne t'en approches pas. Les fibres vertes des saules s'inclinent au-dessus de ton crâne. Tu caresses leur crinière avec passion, langueur. Les ailes poudrées des papillons coquets te frôlent, t'enivrent. Tu rêverais de voler à ton tour de la sorte, mais tu es trop encré en la terre qu'elle refuserait de te laisser distraire ainsi. Tu prends racine dans ce qui te semble être un milieu pour toi. Tu n'as qu'à tendre les mains vers les cieux pour recevoir la grâce des fruits juteux qui n'attendent que tes phalanges entrelacées sur leur corps gorgés d'eau. Il n'y a rien d'autre. La chaleur, le jus, la compagnie des êtres purs. Tu te fonds parmi les fleurs, et tu aimes ça. Tout est calme. À défaut d'avoir un nom, tu en donnes un aux choses et tu apprends par toi-même à communiquer. Tu aimes ces contrées que tu ne connais pas. Et tu vois cette créature surgir de l'étang, comme ça.
Avec mal, tu t'avances sur la rive. Elle est parfaitement immobile, échouée contre la toile de pétales. Tu t'en approches, ne la touches pas. Tu blêmis. C'est une créature qui n'a pas de racines, comme toi. À la place, elle brille de milles feux. Tu ne sais pas ce que c'est, mais tu sais que ça existe puisque ça te fait face. Tu n'as cure de la peur qu'elle t'inspire, elle qui ne bouge pas. Parce qu'elle ne bouge pas, tu l'appelles la Plante. Elle scintille dans tes yeux sibyllins. La courbe de ses reins est nue. Elle n'a aucun voile pour cacher ses traits si élégants. Les fils sombres qui la recouvre te semblent mirifiques, hypnotiques. Tu ne peux décrocher ton regard d'elle. Elle t'intrigue. Tu ne connais pas le sentiment dont elle est la source, tu l'appelles pour un temps la curiosité. Elle ne semble pas comme toi, chaud. Elle est d'une couleur qui n'existe pas chez toi. C'est une couleur étrange, claire, très claire. Tu l'appelles le blanc. C'est une couleur qui sied bien à la pureté. Tu en conclus qu'elle est pure. Tu t'en approches un peu plus. Très peu. Tu as peur qu'elle surgisse, terrifiante, de sa torpeur. Tu la crains. Tu veux lui demander comment elle va, mais tu ne sais pas si elle peut t'entendre. Tu n'oses parler. Tu la touches, à peine. Simple frôlement. Aucun contact de peau à peau. Et ce qui s'inspire de ton buste chez elle se cambre brutalement. Tu vois deux sphères sur elle, rebondirent. Elle inspire bruyamment. Comme si elle était effrayée. Comme si elle venait de se réveiller dans un monde qui n'est pas le sien. Elle suffoque, pliée en deux, son semblant de visage brandi vers le ciel. Elle n'arrive pas à respirer. Ce qui est accroché à elle à la place de tes racines frétille frénétiquement. Elle ne cherche pas à bouger, mais ce membre inconnu à sa suite bat le sol comme s'il était fautif de son état. Tu t'es enfui, et tu trouves néanmoins le courage de revenir vers elle. Tu regardes le faciès que vous avez en commun. Elle est couverte de ce que tu appelles provisoirement marques, de ce qui deviendra balafres. Dans le cou frère du tien, sur ses joues sœurs des tiennes. Partout. Elle est pourtant belle. Très belle. Elle suffoque. Tu n'y prends pas la moindre attention. Ce qui te capture, chez elle, outre son apparence bancale, ce sont les équivalent chez elle de tes yeux. Elle n'en a pas. Il est inconcevable pour toi que ces deux merveilles puissent être des yeux. Ni bleu, ni vert, ni gris. Aucune couleur connue ne peut les qualifier. Tu décides d’appeler ça la splendeur. Les splendeurs implorent le ciel. Elle ne retire pas son attention du ciel. Elle est très belle. Sa racine fouette le sol violemment. Elle ne ferme jamais les splendeurs, les laissant grandes ouvertes constamment. Elle respire à grandes peines, dans des râles qui t'envoûtent. Ce qui s'apparente chez elle à tes bras sont entaillés, lacérés, à tel point que le liquide qui s'en échappe ne veut pas stopper sa progression sur ta terre. Elle se supporte grâce à eux, frêles, impuissants, mutilés. Rien de tout cela ne t'inspire confiance. Tu soupires, tu la crains encore. Mais tu la prends comme tu peux en enroulant tes bras autour de son torse fin, et tu la soulèves pour la transporter sous le feuillage triste d'un pleureur. Quand tu la traînes, sa racine ne s'apaise pas le moins du monde. Tu peines à la faire avancer. Elle n'est pas chaude comme toi, elle est selon toi froide et recouverte de quelque chose qui fait glisser ta peau sur elle. Ses splendeurs ne se ferment jamais, à tel point que tu imagines qu'elle n'a pas les fonctions anatomiques pour les fermer. Tu l'adosses au tronc, elle se laisse faire en s'étouffant. Tu te demandes ce que tu peux faire. Tes bras sont couverts de cette substance étrange qui la recouvre. Tu te demandes que ce cela peut être, avant de te souvenir qu'elle venait de l'eau. Tu cours près de l'étang, et avec dégoût plonges ton bras droit à l'intérieur. Quand tu le sors, tu es toi aussi recouvert par la substance. Tu en viens à la conclusion qu'elle est couverte d'eau.
Elle va mieux. Tu t'es demandé comment lui apporter l'eau. Tu as trouvé qu'elle tenait dans tes mains, et tu l'as mise dans ta bouche pour ne pas la faire tomber. Tu lui as fait boire en collant tes lèvres à leur équivalent chez elle. Tu n'as pas compté les allers-retours que tu as du effectuer pour sa sauvegarde, mais tu sais que tu as bien fait. Maintenant, elle respire. Elle va mieux. Tu attends qu'elle reprenne tous ses esprits. Et soudain, tu entends un son que jamais rien ne pourra égaler. Une magnificence qui t'était jusqu'à lors dissimulée. Un accouplement de notes, pincements d'une telle rareté, d'une telle précision, d'une telle féerie que tu en ignorais jusqu'à l'existence. Elle t'enchante dès qu'elle ouvre la bouche. Tu ne l'écoutes pas vraiment. Tu n'entends que la musique qu'elle diffuse et néglige les paroles de sa chanson. Tu la mires, tu ne démords pas de son apparence somptueuse. Elle sourit, comme toi lorsque tu es heureux. Tu l'es. Tu lui demandes ce qu'elle est, elle te répond qu'elle l'ignore. Tu lui demandes alors comment s'appelle chez elle l'équivalent de ce qui est pour toi le corps. Elle te répond la perfection. Tu trouves la perfection magnifique. Ses marques la rendent plus belle encore que le monde. Tu t'abandonnes à son chant, à tel point que tu décides de lui inventer un nom. Tu l'appelles le divin.
Vous faites connaissance, tu es fasciné par elle. Elle te présente par ses enchantements vocaux son royaume sous-marin, et tu dégustes chacune de ses phrases comme tu dégusterais la moindre parcelle de sa perfection. Elle te dit que sa racine est une broderie d'écailles comme celles des poissons. Tu ne sais pas ce que sont les poissons, mais tu te dis qu'ils doivent être magnifiques. Tu as besoin de chaleur, d'eau et de racines. Les trois seuls éléments utiles à ta survie. Elle t'intrigue, puisqu'elle ne vient pas d'ici. Et tu lui demandes ce dont elle a besoin pour exister. Tu sais qu'elle a, comme toi, besoin d'eau. Tu l'aimes plus que nécessaire, rien qu'à partir de cette ressemblance. Vous être peut-être pareils, après tout. Elle ajoute qu'elle a besoin de fleurs. Elle en pointe une de son doigt amaigri. Ce qui tu as baptisé narcisse. Un ravissant narcisse. Elle te dit qu'elle rêve de ces fleurs, qu'elle aimerait en avoir une, mais que son monde en est dépourvue. Elle t'explique qu'elle vient des profondeurs aquatiques pour en ravir une et qu'avant de pouvoir sortir de l'eau, quelque chose dont elle ignore le nom l'a attaqué. Elle s'est réfugiée à la surface, et s'en est sortie en échange des blessures sur ses bras. Tu lui demandes si les fentes dans sa nuque en sont aussi, mais elle rit et te dit que ce sont des branchies qui lui permettent de respirer sous l'eau. Tu la vois encore faible, tu te laisses attendrir. Elle soupire, se plaint de ne pouvoir l'arracher et la mettre dans ses cheveux. Tu te retournes, déterre le narcisse, le lui dépose dans ses cheveux blonds. Elle est surprise, reste sans voix. Tu t'en rends malade. Et elle te saute au cou en pleurs. Ton cœur se fend en deux avec la douceur d'une plume. Elle te remercie. Tu te mets à pleurer. Elle a fermé ses splendeurs, tu ne le vois pas. Quand elle les rouvre, la splendeur gauche s'est teintée d'un rouge maléfique. Son sourire n'a plus rien de rassurant. Elle est belle à en pleurer, malveillante au possible. Et tu ne le vois pas.
Dans son silence, dans l'échancrure de ton dos, une piqûre.
Les fleurs frissonnent. La poudre des xanthies autour de toi t'empoisonne.

La terre engouffre tes racines en son sein. Tu es paralysé, les racines prises entre les fleurs. Elle te lâche, tu la vois. Elle est horriblement belle, et sa splendeur vermeille t'émerveille. Elle rit. Ce rire n'a rien de sa grâce d'auparavant. La terre t'engloutit, le ciel devient gris. Noir. Les rayons vicieux de la sphère chaude sont remplacés par le froid maladif d'une rondeur aussi blanche que la perfection. Une ressemblance aussi frappante ne peut être le fruit que d'une génétique identique. Cette horreur est le fils de cette sphère-là. Des millions de lumières que tu ne connais pas sont témoins de ta déchéance. Tu essaies de sortir, la supplies de t'aider. Elle te regarde, rit de plus belle. Tu pleures. Tu tends la main vers elle. Elle te gifle. Te griffe. Ses traits deviennent ceux d'une créature que tu ne connais pas. Tu décides d’appeler ça un monstre. Tu l'appelles menteur. Elle te tourne autour, attrape tes poignets, tire. Tu hurles de douleur. Elle te tire, te tire vers l'eau. Les rires fusent dans le ciel. Tu te sens honteux, trahi. C'est un menteur. Tu vois sa perfection tomber en lambeaux, pourrir devant toi. Les écailles de sa racine frétillent d’excitation. Elle veut t'emmener avec elle. Autour de toi, les fleurs se fanent. Seule la sienne, narcisse impitoyable, conserve sa beauté. Il n'y a plus d'herbe, plus d'arbres. Un matériel se forme, remplace la terre. Tu es toujours prisonnier, tu appelles ça le sable. Derrière toi, les collines sont devenues ce que tu baptises des dunes. Le zéphyr n'est plus que vent violent, les papillons meurent les uns après les autres. Elle te tire. Elle rit, te tire, te regarde, te tire. Tu supplies pour qu'elle arrête de te blesser de la sorte. Et elle te tire tellement qu'elle finit par te déterrer. Comme un vulgaire narcisse. Tu hurles, tu ne t'arrêtes pas. Elle se jette sur tes racines, les retire du sable, les dévore. Tu possèdes le même liquide intérieur qu'elle. Elle dévore ce que tu appelles, post-mortem, tes jambes. Elle finit, se retourne vers tes cris perçants, récupère tes bras et te traîne vers l'eau noire, vers le lac rouge d'où elle vient. Elle te traîne, tu te débats. Ses écailles, bien qu'elle ne puisse pas marcher, lui sont fidèles et ne te laissent aucun instant de répit. Réflexe, tu la mords. Tu lui mords les doigts. Elle hurle à son tour, te frappe avec sa racine. Sur la peau de son échine apparaissent deux rondeurs inquiétantes. De là naissent des ailes du blanc le plus pur. Ce ne sont pas les ailes des papillons, couvertes de poudre. Ce sont des plumes. Elle s’empare de tes cheveux, te soulève, s'envole avec toi. En l'air, ses dents s'attaquent à ton visage. Tu hurles. Son poing pénètre ton ventre, en sort les intestins. Elle est passionnée. Elle est tendre. Elle te fait tomber près de l'eau, qui se change immédiatement en sable gluant. Elle perd ses ailes, s'écroule à tes côtés. Elle respire bruyamment, te tire par na nuque jusqu'à l'étang marécageux. Tu hurles. Et vous disparaissez. Tous les deux.

En ma compagnie, il n'y a plus de nom. Rien pour s'affirmer, nous sommes pris dans mes filets. En ce sens, vous avez décidé, vous avez jugé bon de m'octroyer le plus beaux des présents. En cage, alors que vous auriez du vous battre pour conserver un semblant d'identité, vous avez choisi de m'en offrir un. Jamais ma puissance ne fut aussi grande qu'assise, souveraine, sur vos carcasses. grâce à ce nom qui me fait virevolter au-dessus de vous tous. Mes pleurs sont votre berceuse, et vous m'avez nommé Sirène. Entre vous, pauvres hommes, vous avez usé de la troisième personne de majesté. Entre vous, vous m'avez appelé Le Diable.



Je t'offre une compagnie ardente, chaleureuse. Il est temps de se brûler, à présent.

- Haru.

Haru, c'est ça? Ça ressemble à rien comme nom.

Thermophobie. J'suis sûr que c'est ça. Ça peut aller de paire avec les tremblement. J'enlève mon doigt de son dos, le déplace sous le sweat. Elle est brûlante, c'est clair. Elle ne tremble plus vraiment, mais sa peau n'est pas tranquille. Elle est anxieuse, p't'être un peu stressée. Bien. Elle transpire un peu, mais très vite. Quand je l'ai observée tout à l'heure, elle n'avait pas une seule goutte de transpiration. Là, elle commence à vraiment suinter. La loose. Je retire mes mains de là. C'est dégueulasse à force. Je colle mon oreille à sa poitrine. Battements réguliers, rien à signaler. Un tout p'tit peu rapide, à la limite. Mais franchement pas de quoi appeler l'FBI. Je fais glisser mes mains sur ses bras. Elle est pas grosse. Pas grosse du tout. C'est à noter, ça. J'arrive sur ses mains. Un clope tombe du sweat.. Je la r'prend. Elle me dévisage. Putain. Tu crois pas qu'tu vas te foutre de moi comme ça, j'espère?



- Pour répondre à ta question, ç'doit faire cinq ou six ans.. J'sais plus. Et toi ? Qu'est ce qui t'amène dans cette ville de dingue ?

Si c'est c'que je pense, comme délire, alors fumer près d'elle n'est pas la solution du tout. J'la garde avec moi, j'la jette? J'en sais rien. Ca fait mal au cul d'balancer une clope neuve, quoi. Pas grave.  J'enlève le cache d'une main. De l'autre, j'garde mon sujet d'étude contre moi. Une fois le cache enlevé, j'm'éclate à reprendre sa main dans la mienne. Elle est moite. Je regarde ses ongles, ils sont fragiles. Elle les porte courts. Elle ne les laisse pas plus long de peur de les casser, parce qu'ils s'cassent facilement. C'est certain, j'te dis. J'pose la clope entre mes lèvres. Je regarde son visage. J'dois la faire flipper mais j'm'en cogne. Je touche ses joues. Elles sont minces, pas tellement remontées par les muscles. À quoi ça m'fait penser... J'suis sûr d'avoir vu ça chez quelqu'un. J'sais plus, m'en fous. J'pose mon front sur son front. C'bizarre comme sensation. Ben ça fait homo, en fait. Ouais ben merde, j'suis bien obligée d'l'ausculter autrement qu'avec des radios. J'te jure... Putain, j'rougis. Merde, merde, merde! Arrête, Demi, ça sert à rien, arrête. Gniii, faut que j'me calme. T'es pas obligée d'continuer, hein, aussi. Ouais mais si j'le fais, j'suis sûre de son problème. Mais c'est... hem... voilà quoi. Bon, j'fais quoi? Non, non non, j'fais pas, tant pis. J'me démerde autrement. Pas grave, pas grave. C'est rien. J'me retire de son front. Là c'est l'moment où j'dois la désapée pour mater son corps. Mais ça ira, on va dire. Je chope mon cache, j'le remets. La cigarette? J'la garde entre mes doigts. Attends, j'en prends soin, moi.



- T'as maigrie, récemment? T'es fatiguée? Et est-ce que t'as un caractère que t'avais pas avant? Genre tu t'mets à râler pour rien, ou tu d'viens chiante. Ou au contraire t'es contente et tu sais pas pourquoi. J'sais pas.

Je dis que de la merde. Mais j'veux savoir. J'veux savoir. J'suis en stress, là, j'veux savoir. Puis comme ça ça m'évitera de l'ouvrir, aussi, en fait. J'lutte, là. J'lutte contre moi. Ce s'rait tel'ment plus simple si j'pouvais simplement m'en foutre. Tu parles d'une connerie, toi. Je suis sûr que je sais ce qu'elle a. Je sais d'où ça vient. Faudrait juste que je puisse regarder son corps. J'me hais, des fois, j'me hais. Depuis t'à l'heure j'fais que zieuter sa poitrine, son entrejambes, sa gueule. Daaaah, j'vais péter les plombs! Faut que j'sache!



- Ou peut-être que t'as eu un grand choc émotionnel, que t'es stressée, ça marche aussi. Ou que t'ailles souvent aux chiottes.

Non mais vas-y, Demi, t'as rien à perdre! Pauvre con de toi, j'te jure! Y'a que chez toi qu'on pense à mater le corps d'une inconnue! Mais abattez-moi, merde! j'veux te tomber d'ssus. J'veux t'ouvrir, putain. J'veux savoir si c'est bien ça. J'sais pas si d'ici je peux le sentir. J'sais pas, j'sais pas. À ton avis, j'fais quoi? Je tente? Ça va faire comme si j'l'étranglais, putain. Elle va prendre peur. J'peux pas. M'en fous. Et je lui tombe dessus. Je l'attrape par la gorge, et j'appuie sur sa gorge. Je sens que dalle. On tombe tous les deux à la renverse. Putain, mon sweat va être plein d'sable. Ah mais c'est vrai, j'm'en cogne, j'lui ai donné. Abrutie de moi, j'te jure. Elle doit penser que je suis en train de l'étrangler. Tu pourrais lui dire pourquoi tu fais ça, Demi, quand même. Ouais, non. Je porte ma main à ma gorge, exactement pareil que pour elle. Je lâche mon emprise, je me sens tomber sur le sable à la renverse. Bien, tu sais te défendre, vieille.



- Hé, j'ai compris! T'es thermophobique, vieille. C'pour ça que t'es déréglée niveau climat!

Vas-y, balances ça comme ça. C'est très crédible, alors que y'a pas trente secondes tu voulais la foutre à poil pour mater l'reste. M'enfin. Au moins, je sais. Puis ça va, j'l'ai pas trop amochée. J'suis pas un monstre, en fait. Pas trop.



L'est thermophobique et a un blem de thyroïde, c'te crétine! Cash qu'elle peut pas être bien dans sa vie! Putain Dieu c'est vraiment un enfoiré! Attends, tu prives pas une personne de sa thyroïde parce que t'veux lui casser les couilles, c'est dégueulasse! Non mais sérieux, moi quand j'veux faire chier les gens j'm'adapte gentillement, c'marrant du coup, mais là Dieu c'est carrément lâche comme moyen d'faire! Attends, Machine elle a rien d'mandé!  Et puis comment veux-tu être content quand il t'manque la thyroïde?! C'est le truc le plus chiant du corps humain avec le coccyx! Si ça débloque, c'est la merde la plus totale. Attends j'suis désolée, mais avoir des sautes d'humeurs toutes les dix minutes c'est casse couilles, aussi bien pour toi qu'pour les autres qui doivent te supporter à longueur de journée. Ah béh r'gardes-moi ça, elle est d'mon avis c'te crétine. Elle vient de se mutiler les mains avec ses ongles, c'est sympa. 'Fin j'dis ça mais elle doit être vraiment chiée d'savoir c'qui lui arrive vu qu'elle s'est carrément planté les ongles dans les paumes. C'est trop une folle, en fait. D'un autre côté j'ai rien à dire. Depuis mon pétage de plombs avec Soo... Attends, j'vais y arriver. Soo, Sooka, Sooko,Sookie j'crois. Sookie, c'est ça. Ouais ben la nuit où elle est venue m'emmerder elle, j'ai pété mon câble et j'me suis grattée. Encore. Alors j'me suis coupé les ongles, comme ça j'limiterai les dégâts la prochaine fois. Elle, elle les a déjà courts. Et pourtant, elle force tellement d'ssus que ça lui creuse la chair. Y'a du carmin sur sa peau. C'est stressant, putain. Ca m'donne envie d'l'ouvrir. Pas bon, ça. Pas bon du tout, putain.

Putain!À qui l'dis-tu. J'suis sûr qu'elle a la haine. Pas d'bol. Faut que j'arrange les choses, sinon on va y passer toute les deux. Enfin surtout toi. 'Fin non, d'abord toi, ensuite j'vais paniquer parce que j'saurais pas quoi foutre du cadavre, alors j'la traînerai jusqu'au repère, on m'engueulera parce que j'aurai fait une rechute, puis les gars d'chez la P'tite Madame ils vont s'apercevoir qu'il manque une de leurs pedigrees, ils vont v'nir râler chez Yamagushi, on va m'balancer, et ils vont me buter pour se venger. Yeah.



- Eh, faut pas qu'ça te mette dans cet état, miss. Ça se soigne, tu sais.

Et j'vais aider une meuf de chez la p'tite Madame. Abattez-moi, pitié. Franch'ment, j'deviens de plus en plus con. C'parce qu'il fait chaud, j'suis sûr. Mais qu'est tu veux qu'je foute sinon? J'te dis, chez Yamagushi c'est tous des salauds, ils m'balanceront quand ils sauront que j'en ai buté une ou qu'au contraire j'l'ai aidée. Puis j'me fais pas d'illusions, sont pas complètement cons. Déjà ils verront que j'aurai plus mon sweat, rien qu'ça. Et Demi sans son sweat, c'est comme Yamagushi sans Opposants ou Sydney sans sa Cour: c'est trop bizarre. Il s'en rendront compte, putain. Je fais quoi, là, hein? J'suis censée faire quoi? Oh puis merde. De toutes façons on pourra rien m'faire.
J'me d'mande s'elle a les parathyroides. Non parce que j'sais pas quoi lui filer à part le L-thyroxine ou le Levothyrox. Au moins 100/125. Ce serait pas assez puissant, j'pense. Va falloir augmenter les doses. Puis même, comment elle fait pour... Nan, j'm'en fous d'ça, mais les circuits artériels, ils sont comment? Non, sérieux. La jugulaire doit pas en souffrir, j'pense pas, y'a aucun contact avec la glande... Enfin si, s'tu prends en compte les veines intra-thyroïdiennes... Non mais l'artère thyroïdienne supérieure, genre, t'as l'artère carotide externe en d'ssous de l'os hyoïde, sous la langue quoi, qui se termine dans la glande. Si y'a pas d'glande, elle s'finit où? Elle se raccroche à quelque chose? Pas à la mâchoire, si? Elle pourrait aller irriguer les muscles du larynx, pharynx et autres constituants de par là-bas. Ou alors elle existe pas. Et dans ce cas-là l'artère thyroïdienne inférieure non plus. Ou alors les deux forment un circuit fermé. Ou elles vont irriguer ailleurs. Mais où, ailleurs? Putain j'veux savoir. Attends, c'énorme, là. J'veux savoir. C'est tout.
On a dit qu'on faisait copain-copine. Elle y verra qu'du feu. Tranquille, Demi, zen. Calme toi. Copine, on a dit, hein? Fais pas tout foirer avec tes conneries. Zen.



- Tu veux un morceau de bande, pour ta main? Tu pisses le sang.

J'suis prêt à découper l'une des bandes de mon bustre pour cette crétine. Ca va pas bien. Bon, pas d'réponse... Okay... Oulà, c'est quoi c'regard? C'est bon, j'vais pas t'sauter d'ssus, vieille, calme ta joie. Con, on dirait qu'elle veut m'bouffer. Si ça s'trouve elle est cannibale. Je sais que y'en a un dans nos rivaux, de cannibale. Si ça s'trouve c'est elle, et depuis tout à l'heure c'est une feinte et elle va m'bouffer. Oh c'te loose, j'te jure. Nan, peut rien faire contre moi ce con. T'es quoi, toi... Merde j'ai déjà oublié son nom, ça craint. Ça commence par A. Ou H, j'sais pas. Non, H c'est plus joli. Hallibel, Hanibal, Hélène, tss. Hellina, héhéhé! Genre elle a une gueule de popov! Haby, ça lui irait bien. Hinata... Haha le nom de ninja! Hécate, Helissendre ! On s'croirait au loto putain! Ah je sais, Handic'. Hexxxxxx! Hahaha! AAAAAH! Putain!  Woh... Alors là... Merde! Putain sérieux c'est quoi son nom?! Ma couille si j'touche à la prunelle d'un clan rivale j'gagne le premier prix d'la tombola! Ohlala j'suis à fond. J'suis au taqué, laisse tomber.



- Attends deux secondes miss, j'vais te chercher ton médoc'. Comme ça ça t'évitera les sautes d'humeurs, les températures à la con... 'fin ça t'aidera un peu, quoi.

Bon alors. La question s'pose. Est-c'que j'suis une connasse, une enfoirée d'première, et je lui  amène un poison ultra puissant pour la flinguer à coup sûr, ou est-ce qu'éventuellement je suis sympa et je lui file le Levothyrox? Mmh... Ouais, non. Si j'l'empoisonne j'vais foutre en l'air la gorge et tout c'qui va avec, pas très très recommandable avant d'ouvrir ledit spécimen pour trifouiller sa pitite gorge. Bwarf. J'ferme les yeux et j'pose ma main sur mon front. J'réfléchis où j'aurai pû foutre ces foutues boites.  

J'relève la tête vers elle, et elle se relève. J'pensais qu'elle se levait, juste. J'suis sur le cul là.  Mais c'est qu'elle se casse, l'enfoirée. Non mais j'y crois pas!



- Hé...! Tu...!

Restes là, toi!


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MessageSujet: Re: [PV] # Chεckmαtε ιn τhε sαnd #    [PV] # Chεckmαtε  ιn τhε  sαnd #  EmptySam 24 Mai - 20:12

Sa main avait quitté mon dos pour se glisser sous le sweat. Ola! Calme ta joie ma vielle, j'aime pas les filles moi! Son contact était gênant, j'aurais voulu la repousser, mais elle me tenait sacrement fort la fourbe! Et si je la mordais? Elle m'assommerait surement... Elle plaçait sa tête sur ma poitrine. J'avais envie de lui crier "HEY!! Tu fous quoi là?!", mais je n'en fis rien. Ses mains changeaient encore de position, pour venir sur les bras. Elles descendaient, à ce moment-là, une cigarette tombe de son pull. Elle fume. Je déteste les gens qui fument. Foutre en l'air sa vie, complètement stupide... Mais bon, je ne suis pas là pour la juger et puis, elle à l'aire assez folle pour fumer. C'est à ce moment-là qu'elle répondit à la question que j'avais posée tout à l'heure. Elle me dit que ça faisait cinq ou six ans qu'elle était là, mais qu'elle ne s'en souvenait plus exactement. Puis elle me demanda ce qui m'avait attirer dans, je cite, "cette ville de dingue".

Elle garda la cigarette, je pense plutôt que c'est pour la fumer plus tard que de se préoccuper de la propreté de la plage. Tout de suite après elle prit ma main dans la sienne, elle regarde mes ongles. J'aime pas. On est trop proche, ça aurait été un mec, je ne me serais pas plain, mais ce n'était pas le cas, j'étais dans les bras d'une fille. Elle me toucha le visage une nouvelle fois. Je n'aurais pas autant été dans le coltar j'aurais surement chopé sa main pour lui bouffer les doigts. Elle posa son front contre le mien, qu'est-ce que ce contact était génant! J'aurais du fuir quand je le pouvais encore. Après ça elle me demandait si j'avais maigrir récemment, si j'étais fatiguée et que j'avais un caractère inhabituel. Mais c'est quoi cet interrogatoire à la fin?! Ses yeux n'arrêtaient de parcourir mon corps, non mais d'où qu'elle me matte la blonde?! J'y crois pas!

Juste après ça, elle me sauta littéralement à la gorge. Elle avait de la chance que je n'étais pas armée la conne, sinon je l'aurais descendu sans hésitation. Elle me fait quoi là?! Je tentais de la repousser, vainement. Elle porta sa main à sa gorge, comme elle était en très de le faire avec moi, puis s'écria:


-Hé, j'ai compris! T'es thermophile vielle! C'pour ça que t'es déréglé niveau climat!



Mais? J'ai pas de problème avec ma thyroïde, je me suis juste choppé un coup de chaleur! Mais si jamais elle avait raison... J'allais mourire?! Elle me faisait flipper l'autre! C'est quoi qui cloche chez elle et chez moi aussi en passant? Du calme Haru, la thyroïde ça se soigne très bien, à 85 %, à moins que ce soit 25. Je ne sais plus, toutes ses informations se brouillent dans ma tête, des chiffres défilent devant les yeux. Zut à la fin, moi c'est la mort que j'apprends, pas à soigner des gens! Sans que je m'en rende compte, mes ongles avaient lacéré ma chaire, faisant couler mon sang. Elle me propose un bout de bande, pour ma main. Je la regardais, avec un regard noir, je pense, vu la tête qu'elle faisait après. Elle me dit qu'elle allait partir chercher ce "medoc".

Une fois qu'elle m'avait tourné le dos et qu'elle se fut éloignée d'une bonne dizaine de mettre, je me levais rapidement, et partie dans la direction inverse. J'entendis qu'elle me criait après, mais je ne me retournais pas.
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MessageSujet: Re: [PV] # Chεckmαtε ιn τhε sαnd #    [PV] # Chεckmαtε  ιn τhε  sαnd #  EmptySam 24 Mai - 20:13




Je t'ai dit de rester!
Comme une feuille en automne. celle qui court après le froid. Celle qui se meurt à petit feu, celle qui s'cache des premières neiges agressives. Moi j'me consume de l'intérieur comme si je flétrissais pareil. J'veux pas qu'tu partes. Pas maintenant que je sais que tu présentes un intérêt. Et pas n'importe lequel, putain. T'es juste une d'chez la Petite Madame, et en plus t'es potentiellement intéressante du point de vue anatomique. Je veux t'ouvrir. Je veux t'étudier. Je veux savoir ce que tu caches. De quoi t'es faite. Je veux te creuser. Je veux t'observer. Je veux t'entailler. Je veux te trancher. Je veux te lacérer. Je veux. Je veux, je veux tout connaître. Je veux tout savoir. Je veux comprendre. T'es succulente. Atrocement attirante. Tu es la proie parfaite. Tu portes mon odeur. Tu ne peux qu'être irrésistible. Tu portes mon odeur.  Tu es le fruit du désir. Tu es le supplice du délice. Tu glisses dans mes iris. Lys et Narcisse. Les cigales et les xanthies autour des parterres de nos fleurs. Douce saison. Douceur sur ma langue. Ha,ru. C'est très ardent comme nom. Enfin j'veux dire. C'est allègre. C'est chaleureux. C'est un prénom estival. J'suis sûr que les couleurs chaudes te vont comme un gant. Surtout l'ocre, à vrai dire. L'orange pâle, l'or, l'ocre et l'ambre. Ces teintes relativement douces, fondues simplement dans le décor criard de la belle période. J't'assure. Tu n'es pas froide du tout. Au contraire. Toi, tu viens de la sève. Tu viens de l'écorce. Tu es une hamadryade. Une hamadryade liée à un centenaire. Non. À un pionnier. À un pilier. Tu es l'âme jeune dans le corps saigné. Tu appartiens à celui qui a vécu, qui connaît, et tu te délectes de ses récits de capes et d'épées. Tu ne vois pas le tronc comme un père, mais plutôt comme une figure qui s'apparente davantage au mentor. Vous contemplez votre poste de garde avec délectation, et tu ne t'éloignes que rarement de la souche. Tu aimes tes racines, bien que tu ne t'en souviennes pas vraiment. Tu n'oses déterrer celui qui t'offre son toit et son pain, mais tu sais qu'il sait, et tu ne veux pas souffrir en cherchant réconfort ailleurs. Jusque là, tu te satisfaisais du minimum. De temps en temps une nouveauté vieille de plusieurs années s'offrait à toi en don du ciel. Tu n'as jamais été attirée outre mesure par les nuages. Tu adules l'eau parce qu'elle te rafraîchit, et parce qu'elle rafraîchit les racines du mentor. Tu l'aimes à en mourir, ce visage. Son tronc épais et égratigné, son écorce tombante, craquelée. Ses lourdes branches toujours brandies vers l'azur d'en haut, la chevelure brune touffue et abondante, la résine collante et sucrée nappée dans son organisme qui se caramélise, gourmand et bien enrobé, tout en chair et en épicurisme. Lui, grand et large, a tendance à s'enivrer de la morsure raffinée du soleil. Il est plutôt robuste, et tient bien les températures froide. Toi, frêle et un peu trouillarde, tu aimes ses deux bras chevaleresques et protecteurs. Il n'hésite pas à t'accueillir en son sein lorsque tu le réclames. Et tu es protégée par ses rameaux solides. Tu entends sa source à lui. Tu entends sa respiration brûlante, lourde, sans jamais être étouffante. Tu sens sa peau rugueuse se plaquer contre tes fines brindilles. Tu vois tout son réseau sylvestre à travers lui, constate l'ampleur de la machinerie forestière. Tu es certaine d'y voir le cercle infini de cycle de Déméter, et tu es convaincue qu'elle survit elle aussi en lui durant les périodes de lourdes infertilités. Tu le trouves magnifique, n'hésite pas à le gêner en le lui rappelant sans cesse, sans savoir que tu es toi-même constitué de la même manière. Vous formez un beau couple. Toi et lui, la figue vieillie dévorée avec amour et consensus par l'asticot. Vous êtes d'un calme olympien. Il aspire l'épouvante en faisant fuir les malheureux trop curieux. Mais un jour, la tempête arrive. Tu le sais, et il te protège en t'enfermant en lui. Il reçoit un violent éclair sur lui. Les deux sont jaloux de son éternité. Il perd ses feuilles. Les sanglants le blessent avec leur lame aiguisée et récolte les gouttes bénites dans un pot d'argile. Ils reviennent. Tous les jours. Mais il est toujours avec toi. Affaibli, mais avec toi. Tu es l'esprit vivace enchaîné à la stèle en construction. Il sait que tu dois t'enfuir, ne pas rester près de lui plus longtemps. Alors il te renvoie. Il te perd sur la plage, et il disparaît.
Quand soma devient sema. Tu es le vin nouveau quand lui fête son énième année dans la cave. N'importe quel œnologue vous trouverait à son goût. Tous les deux appartenez à une cuvée remarquable. Vous êtes précieux, mais vous l'ignorez. Il est l'érable au saccharose père du rameau élégant. Il est le sirop, tu es le cru. Tu es une hamadryade liée à  un pion. Là depuis l'début. Et maintenant tu es seule, pauvre petite fille trop ingénue. Dionysos et Phobos ont été bien fous de te confier à Apollon. Nous voilà réunis, petite fée reniée par son protecteur. Ne le blâmes pas. Si tu étais restée avec lui, tu serais morte avec lui. Quelle horreur. Perdre une beauté comme toi aurait été criminel. Te voilà libre maintenant, ma douce. Sublime dryade aux teintes prunes orangées. Et tu es à moi. Rien qu'à moi. Tu ne peux pas t'enfuir. Où voudrais-tu aller? Tu n'as plus rien. Tu n'as plus que moi. Je t'ai souhaitée et je te veux. Je passe une langue rappeuse sur mes lèvres. Sois ravie de ne pas pouvoir l'apercevoir. Je veux tes formes. Je veux ton corps. Je veux ton carmin. Je veux ta palette aux myriades de couleurs. Je veux la moindre de tes teintes. Tu es la figue de mon ivresse. Tu ne peux pas partir. Tu ne dois pas. Tu es à moi, mon coeur. Et tu restes là.

Je plonge vers le sol sans réfléchir, je séquestre ta cheville. Tu voulais que je fasse quoi d'autre, hein? T'étais déjà à moitié partie, pauvre con. J't'ai fait tomber dans l'sable. Haha. T'avais qu'à pas t'foutre de moi. tu restes là. T'es mon cobaye, tu restes là. Ben voilà. Tu sembles avoir compris l'message. C'est bien. J'me redresse. T'as l'air un peu en colère mais ça devrait aller. Un peu contrariée, c'est normal, c’est les premiers temps. Bon, où c'est qu'j'ai foutu ces cach'tons, moi?  Roh, mais où est ce qu'ils so... Ah! Voilà! Vous vouliez vous faire la malle vous aussi, hein? Petites vermines, haha! Aller, maint'nant on va rej/
Putain. J'ai rien vu v'nir. J'y vois trouble. Oula. Attends. Oh. Putain. J'vois rien, merde. J'vois que dalle.

De quoi? Non, attends. Ne m'dis pas que... De quoi? Attends, attends attends. Oh putain mon crâne. J'rêve ou... Wow. Putain le trauma, là... Elle m'a frappée? T'es sérieuse? Aïe, mon nez... J'vois en couleurs, ça y est. J'saigne un peu du coin d'l'oeil, c'est bon j'vais survivre. J'ai même pas l'nez pété t'sais quoi. Elle frappe fort, mais elle sert à r... Attends, c'est quoi, ça? C'est quoi? Non sans déconner, c'est quoi. J'ai jamais vu ça, moi. Attends... Non... Mon cache... J'hallucine...




- Tu... T'as pété mon cache...?

Elle déconne, là.




- Tu m'as pété un bout ..? Nan, t'es sérieuse? T'as la foutu en l'air?

Attends. Mais elle est folle, elle. J'vais t'la flinguer. J'vais la déchirer, c'petit con.




- Tu veux jouer à ça, enculée? Tu veux jouer à CA?!

J'lui envoie ma plus belle droite. Elle part sur le côté. Ça va pas s'arrêter à ça, ma couille. Elle est morte. Elle est morte. Reviens. Aller sale chienne, reviens vers moi. C'est bien, ma cocotte. Et tiens! Mange toi ça! En plein dans la face. Elle bouge encore. Pauvre enfoirée.




- On va jouer à ça, putain. Relève toi, bouge ton cul. Relève toi vite.

J'suis déjà debout. J'l'attends, tout en sortant un fligue. J'vais lui plomber la gueule, j'te dis. J'vais lui plomber la gueule.  Putain qu'elle magne son cul de s'rel'ver ou c'est moi qui m'en occupe. J'vais la bouffer j'te jure. Rien à foutre d'son avis. J'vais lui fourrer bien profond dans son cul ça va être vite réglé l'histoire. Oh putain God j'vais la plomber!




- BOUGE TOI, PUTAIN!

J'dégraffe en vitesse le premier cran. J'veux passer au second mais j'la vois aproximativ'ment debout. Alors j'lui défonce la mâchoire d'un coup de crosse. Elle va pas s'en tirer comme ça, j'te l'garantis. J'vois un truc par terre, j'me baisse et j'le choppe. Ca r'ssemble à rien, j'sais pas c'que c'est et j'm'en fous. Mais ça doit faire mal. J'le balance à côté d'elle. J'suis pas une connasse, moi, j'mets pas le handicap de l'arme aux autres. Ça empêchera quand même pas de s'en prendre plein la gueule.




- Prends ton arme, enflure. On va vite régler ça.

À toi l'honneur, enfoirée.
Et l'arbre aux millénaires éperdus s'éteignit sous la pluie automnale de ses feuilles rousses et sur son lit de figues. Quand le Corps devient la Tombe.



Plein soleil.
On aurait pu jouer, au lieu d's'envoyer dans la gueule. J'sais pas, moi. Même si elle sait pas jouer aux échecs. Y'a bien d'autres jeux que les échecs. Les jeux d'cartes, par exemple. Ou le sport. Autre que l'échange de pains, quoi. J'sais pas, tu chopes un ballon et t'es contente. Tu l'balances avec ton pied, il t'en faut pas plus. C'est un peu représentatif de la mort cérébrale m'enfin c'est distrayant. J'sais pas. Non? 'Fin ouais, on aurait pu. Mais comme on est trop cons pour le comprendre, ben on va maraver. Logique. Les bourgeons sont en train d'éclore. On va péter les plombs. Toutes les deux. Moi, c'est sans doute déjà fait. J'ai envie de la mettre en sang. Pas de la buter. J'peux pas. Attends. Le cobaye, faut qu'il soit vivant pour voir les réactions. Son organisme, il doit être sain. L'instant est vide. Il n'y a rien. J'la vois galérer à se relever. C'est à elle d'frapper. Après, elle en aura plus l'occasion. Je reste là, plantée, à la regarder batailler. Je supporte plus son délire, là. J'vais la flinguer sans l'vouloir si j'me calme pas. J'suis tendue, je sais. J'suis à fond. Là, j'ai envie de taper. Juste ça. Barbare, quoi. Baston. J'pas envie d'faire dans l'glamour, là. Putain va-y relève toi. J'vais la buter j'te jure. J'vais la flinguer.
Stop, stop. Calme-toi.
C'est pas la solution. C'est pas en t'énervant que tu la déferas de son trône.
Que tu mettras fin à son règne. 

Ça n'a aucun goût. C'est vide. Entièrement. Vide. Je n'ai plus rien. Plus de matière. Les doigts tremblent sur la gâchette. J'y comprends rien. Quoi, tirer? J'suis sûr qu'il n'y a pas de balles. J'ai pas envie. J'ai pas envie. J'veux le voir. Le carmin. J'veux l'voir. Mais j'veux pas devoir tirer pour ça. J'veux plus. J'peux plus. Ça n'a aucun goût. C'est vil. Peut-être que c'est la façon. La manière, qui bloque. Quoi? 'Fin... Non, j'sais pas. Qu'est-ce qui n'va pas? J'veux pas tirer! J'veux pas! c'est bas, c'est fourbe, j'suis pas comme ça! J'veux pas, c'tout! Pourquoi j'le ferai?! Pourquoi?! J'veux pas! J'veux pas! J'ai horreur de ça, putain, j'veux pas, fous l'camp! T'aurais pas pu rester chez ta pétasse, toi, pas v'nir m'emmerder?! J'ai rien fait! J'ai rien fait! J'ai rien fait bordel, rien, rien! Pourquoi c'est sur moi qu'ça tombe?! Pourquoi?! J'ai rien d'mandé, j'ai pas voulu ça! J'ai rien voulu du tout! J'demande rien, moi, j'veux juste qu'on m'foute la paix! Qu'on m'laisse tranquille! Pourquoi chaque être que je rencontre devient comme ça?! Agressive! J'veux pas d'ça! J'veux pas d'êtres comme ça! J'veux pas, c'est tout! Tous à s'poignarder dans l'dos, c'est insupportable... Pousse ta gueulante face à elle, sombre enculée! Pousse-là qu'on en finisse! J'aime pas ça, putain, trop d'messe-basses, trop de j'te dis rien pour te foutre une fois l'dos tourné. J'peux pas rester avec tous ces faux-culs. J'peux pas rester avec cette mentalité à la con autour de moi, cassez-vous. J'veux rester seule. Quitte à être accompagnée, autant que ce soit par le silence. J'veux pas de cette farce. J'veux pas d'emmerdes. J'les cherche à personne. À personne. Et y'a tout qui m'tombe dessus. J'suis la seule dans cette galère? Qu'à c'la n'tienne, autant être seule jusqu'au bout. J'veux plus d'leur compagnie vénéneuse. Eux, ils tuent par poison. Ils attendent que ça se foute des tes veines et qu'tu t'étouffes comme un rat. C'est dégueulasse. C'est froid, c'est perfide, mais l'pire, c'est que c'est d'une impersonnalité vomitive. Y'a rien. C'est vide. Souvent ce sont les gonzesses qui butent comme ça. Elles sont toutes comme ça d'toutes façons. À parler dans ton dos, à t'faire des coups de pute. Elles se retrouvent dans le vin qu'elles versent, tu m'diras. Et quelque part, c'est pas faux. Y'a ceux qui tirent. Déjà, il y a un certain contact. Quand tu tires, tu sais que la proie sait ce qu'il va se passer autant que toi si ce n'est plus. Il y a un partage, une conversation. On s'écoute, en quelques sortes. C'est vachement plus humain, quelque part. Mais rien n'est plus sage que moi. M'approcher, susurrer à l'oreille les félonies qui lui seront fatales. Je ne peux agir que sur écoute. Il faut qu'on m'entende. Il faut que l'on soit avec moi. Ce que j'offre de moi est le fruit direct de la tombe. Je suis la plus humaine des monstres. Il n'y a pas de demi-mesure. Ils sont fous, ceux qui pensent que je le suis. Je suis le plus clairvoyant de tous ces jetons. Il ne faut pas que je sois près d'eux, c'est tout. C'est tout...
Elle se relève. Je pourrai la descendre, là. Mais je suis humaine. Je ne m'abaisserai pas à la tuer d'aussi loin. J'aime partager les sentiments, j'aime les emprisonner. C'est beau, la confiance. C'est beau, le travail des Moires. J'ai plus de respect à l'égard de leur fil que n'importe qui peut en avoir. Je ne veux pas la tuer. Je suis curieuse, pas folle. Je suis le monstre qui a peur de son ombre. J'ai pas envie de la tuer. Mais je veux un contact. Le prix à payer pour avoir déranger la sirène dans sa complaine divine.

Temps nuageux.
Je ne vois que son poing. J'pas voulu m'décaler. J'aurai pu.  Elle est rapide, mais un peu prévisible. Elle pouvait frapper le visage ou le ventre. Sachant qu'il y a le cache et qu'il est déjà attaqué, y'avait plus qu'une solution si elle choisit de se relever aussi vite. Sauf qu'en fait, je vois rien de l'arme. J'la vois plus du tout, d'ailleurs. Elle est partie derrière moi, obligé. Et ouais. J'sens le fil s'éprendre de ma nuque. J'sais que j'suis belle, m'enfin faut pas m'étouffer avec un câlin, quoi. Ce s'rait con. J'me sens décoller du sol. Ben voyons, j'ai qu'ça à foutre. J'sais que j'vais m'écraser comme une merde sur le cul ou sur le dos. C'est l'coup classique, quelque part, puis de toutes façons j'ai pas quarante solutions pour atterrir, pour le coup. Heureusement qu'y'a du sable en d'ssous. Héhéhé. Oulà/AÏE! Bordel, ç'fait mal quand même ta saloperie!... ouch... Sont fous les gens j'te jure... Bon, elle va faire quoi maintenant? Me rel'ver? J'ferai ça aussi, tiens. Quoique j'sais pas, en fait. Aë, bordel, j'me suis explosée l'dos... Elle y va pas d'main morte, cte bouffonne. En parlant d'main, j'l'ai foutu où le flingue? Ah, tombé plus loin. Classique. Bon elle attend l'déluge ou quoi? J'pas qu'ça à foutre me faire défoncer la gueule par je sais quelle pIOUTE! AH! Putain! Soulève ça! Putain! Ha! Elle m'a niquée les côtes! Ha! Nan lâche-moi salope! Uh... Gniééééé! J'arrive pas à enl'ver son putain d'pied d'là... Dégage de là, fous le camp! Dah! Ca fait mal, connasse! J'vais m'l'enfiler! J'vais m'la faire, j'te jure! Attends d'voir qu'elle enlève son pied... Maint'nant!
J'ai gémi. Ça fait franch'ment mal, les côtes cassées. Ça doit être vers... Le haut. Les premières, ouais. J'aurai d'la chance si les poumons sont pas perforés ou si l'coeur va bien. 'Fin pour les poumons, j'halète pour de bon, mais j'me sens pas horriblement essoufflée. Ça devrait l'faire. J'ai envie de hurler, mais j'le fais pas. À l'inverse, j'me retrouve à enlacer sa jambe avec les miennes. J'fais une chandelle, mais clairement plus dangereuse pour ma coéquipière quoi. Là tu vois, c'est l'moment où j'me déteste de faire ça avec des côtes cassées. M'enfin faut bien que j'lui tanne la gueule. Mes bras cherchent sa cuisse et Mon sweat, les trouvent. Et je lâche tout. Elle est embarquée avec moi vers l'avant, tombe à son tour sur le dos. T'as vu comme ça fait mal, Haru? T'as vu ça? Du coup, j'me retrouve assise. Sur elle. Plus pour longtemps. J'perds l'équilibre, en fait. Mais faut pas l'dire. J'm'éffondre sur elle. Mais genre, bien étalée, quoi. ... Les visages sont tellement proches qu'un peu plus on s'embrasse quoi mais après y'a l'cache puis tout est relatif hein. Bon. J'me redresse, et non j'suis pas rouge. C'est juste qu'il fait cha... non, pour rien en fait, j'suis pas rouge. J'm'assois. Elle a les jambes bloquées. Haha l'est foutue. J'ai pas décroisé mes jambes. En fait, c'est technique perso. Elle est tellement emmêlée qu'elle arrive pas à se défaire sans que moi j'mette un terme à la prise. C'est pourtant tout con, mais faut l'savoir. J'lui choppe le pied. J'veux lui faire mal, et je sais quoi faire. C'est pas comme si j'étais pas ingénieuse mais presque. Elle est tombé sur mon échiquier. À côté d'elle, il y a les coquillages. Les coquillages pointus. J'ai oublié quel pion c'était. J'm'en fous. J'trouve son pied. J'prends un des coquillages. Très pointu. Du moins assez. Le flingue est par là, aussi, j'le vois. Rien à carrer. J'ai l'coquillage. Ça s'ra encore mieux. J'la r'garde. Ses bras sont trop courts. Ne peuvent atteindre la divine. Elle est belle comme ça. Pas autant que moi, loin d'là. Mais ça passe. C'est parce qu'elle a compris, sans doute. Elle sait que je sais, et je sais qu'elle sait ce qu'il va se passer. C'est un lien de communication comme un autre, j'te dis. Et c'est clairement plus humain que n'importe quel poison inventé jusqu'à lors.
Haru, tu connais la prise de la Sirène? Non? Tu connais le talon d'Achille, alors. Ouais, déjà ça t'parle plus. Tant mieux.
Je me mets à rire. Ses yeux débordent de vide. Il est empoisonné, comme tous ici. Un vulgaire déchet. Un rire strident, et quelque part rauque, dur. J'arrive pas à faire mieux. J'ai plutôt mal au thorax, en fait.



Soleil éclatant. La fleur est née.
Une rose écarlate qui se dessine sur son pied. Il n'est pas transpercé, et la blessure sera relativement peu profonde. Mais c'est l'talon, quoi. Et ça fait putain d'mal. Cette fleur, c'est mon cadeau pour elle. Jamais je n'ai été aussi attentionnée. Je suis fière de moi. Regard passionné, tendre. Foutue. Tu es mienne, Haru. Tu es à moi. Rien qu'à moi. Mes pétales. Ma neige. Mes feuilles. Mon soleil. Ma pixie.




- Echec.

Je lâche sa jambe. J'avance mon bassin. Ondule sur son corps à ma merci. Marquée par mon sceau. J'suis cambrée, en fait. J'glisse sur son corps. Vulgaire dryade sous l'essence d'Apollon. Je ne délie pas ses jambes de mon entrejambe. Quoi de plus dérangeant, encore? Je suis le monstre le plus humain de cet univers. Je suis la créature la plus mirifique qui lui ait été donné de voir jusqu'à maintenant. "Listen my child", you say to me. "I am the voice of your history. Be not afraid, come, follow me. Answer my call and I'll set you free.". Je m'effondre sur sa poitrine. C'est mon odeur. Je ne suis absolument pas humide, non. Je suis seulement brûlante. Ardente. Dénuée de toute trace, aussi petite soit-elle, d'humidité. Je suis désertique. Désertée. Mes mains se posent sur son buste. Mon haut lui va globalement bien. Globalement. J'adore ce corps. Il est fascinant. J'me d'mande s'il a des cicatrices. De lourdes balafres, tu sais. Celles qu'on cache, en général. Parce qu'elles sont lourdes à porter, lourdes à assumer. Celles qui ont un âge mais pas de temps. Celles qui ont une naissance et mais qui sont dépourvues d'un terme. Toujours là. Tou-jours. À jamais gravées au plus profond de ta chair. De tes veines. De ton crâne. Toutes tes cicatrices m'appartiennent. Tout ce qui fait de toi un être digne est sous mon joug. Tu es ma propriété, maintenant. À moi.
Je m'approche de ton visage déformé. J'ondule sur toi comme la vipère que je suis sans doute. Prête à te cracher mon venin au visage, tu crois? Faux. Je n'suis pas tombée si bas. J'attrape ton menton sans délicatesse. Oh. C'est bien peu rigide, tout ça. T'as vraiment un corps de merde, toi. Sifflement méprisant, je te libère. Tu ne vaux rien. Juste l'étude de ton cadavre, et je suis miséricordieuse. Catin. Tu peux sentir mon souffle à travers le filtre du virus qui me dévore le faciès. Tu me sens en train de me poser contre ta poitrine, les mains glissant vers tes poignets sans préavis. Tu peux avoir peur. Ton oreille est suspendue à ma respiration. Tu n'entends que moi. Moi, et cette délicieuse misère auditive qu'apporte l'écume des vagues avec elle. Tu n'entends plus que moi.



- I am the voice in the fields when the Summer's gone, the dance of the leaves when the Autumn winds blow. Never do I sleep throughout all the cold Winter long, I am the force that in Springtime will grow.

Ton coeur bercé par le temps le sera par les coups dont je t’inonderai dans quelques instants. Aniksi ne pourra plus rien pour toi, déjà trop grand bourgeon, déjà trop autonome. Kimonas se meurt dans son propre torrent polaire. Fthinoporo laisse ses feuilles brunies par la mort vagabonder sur ton corps enfoui dans le sable. Theros sera ton tombeau. Tu ne peux plus rien faire. Tes avants bras se rejoignent désespérément, malgré la résistance que tu opposes. Et quand cinq de mes griffes enchaînent tes poignets, les cinq autres mutilent ton visage.
Ton sang me tuera. Je veux des ailes. Mon chant satisfait t'emplit de terreur. Je suis un monstre, Haru. Résistes. Résistes. Résistes!
Je hais ma vie! Je hais ma vie...

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