[PV] ♠ Aи єrror ƒor α nєc кlαcє ♠

J'ai perdu mon collier.
J'ai eu beau chercher, tout retourner dans la chambre, passer au crible mon dortoir, celui des autres, tabasser des gens qui m'semblaient louches, pousser des millions de gueulantes, ça n'a strictement rien donné. J'ai perdu mon collier.
Je l'ai décrit à tout le monde. Personne n'était au courant de son existence jusqu'à maintenant, tout simplement parce que je n'aime pas parler de lui. Il est imprégné de l'odeur du passé.. Il est bizarre. C'était une chaîne, argentée et agrémentée de quelques cristaux, surplombant une sphère possédant en son sein une pierre cristalline rayonnante, semblable à de l’améthyste, posée sur un cône spiralé. Il faisait penser à une foreuse. Maintenant, les gens d'chez la Petite Madame me regardent vraiment d'un mauvais œil. Avant, certains espéraient que je puisse être différente de la rumeur, c'était avec plaisir que je démontais leur vénusté. Mais maintenant, plus personne ne sera là pour moi. Je suis définitivement seule, désormais. Humainement parlant. Mais j'me plains pas. Les dieux ont toujours fini par être seuls, au final. Il fallait bien qu'ça m'arrive. Qui plus est, j'ai étendu la peur de la blonde plus qu'elle ne l'était déjà. Il faut croire que c'était encore possible. Que finalement, certaines nymphettes ayant trouvé refuge dans mes bras pour une nuit me trouvaient non seulement craquante, mais en plus diabolique. Je sais pas c'que c'est, et honnêtement je m'en fous. J'ai eu beau cherché partout, il n'était nulle part. J'ai farfouillé dans les tiroirs, j'suis même allé dans des pièces dans lesquelles je ne vais jamais pour vérifier. Au cas où. Personne n'était au courant de son existence. Je le porte toujours sous mon singlet, je le porte toujours et ne l'enlève jamais. Personne n'aurait pu me le voler. Personne n'est suicidaire au point de toucher à ce genre de présent. Il faut se rendre à l'évidence. J'ai perdu mon collier.

J'ai perdu mon collier. Franch'ment j'y crois toujours pas. J'suis allé voir un gars dehors, lui demander s'il avait trouvé un collier aux alentours, il a rien trouvé, j'l'ai frappé. J'suis allé voir du côté des dortoirs, rien ni personne, mais en attendant les lits sont défaits, renversés, les affaires de tout l'monde éparpillées partout dans la pièce et dans l'couloir, et toujours pas ce foutu collier. Alors j'me suis dit qu'il était pas dans le dortoir, normal après tout c'temps, et j'suis allé voir sur la panneau d'affichage les dernières infos sur le pensionnat. Y'en avait plein, comme d'hab'. J'ai tellement pas l'habitude de fourrer l'nez dans c'bordel que j'm'y retrouvais pas au début. Finalement j'ai trouvé une partie qui résumait les dernières trouvailles, tout ça. Toujours pas d'collier. J'ai insulté l'tableau, va savoir pourquoi, et j'ai shooté dans le mur. J'avais des godasses en cuir, j'ai rien senti, mais j'ai abîmer l'mur alors j'me suis barrée.
J'ai repensé aux annonces qu'il y avait. J'les avait déjà toutes oublié, alors j'ai fait volte face et j'suis allé les lire. Y'avait vraiment de tout. Pour les feignasses, pour les pas feignasses, pour ceux qui veulent monter en grade, pour ceux qui ont déjà les couilles en or, pour distraire la directrice, pour la faire chier, et y'en avait une qui parlait de l'arrière-court. Allez fouiller les environs et rapportez tel objet. Ah ouais, c'est vrai. J'me suis rappelé qu'il y avait eu un conflit entre deux groupes ennemis, y'a pas un ou deux jours, du coup. J'me suis rappelé que j'y étais allé en renfort. Pas assez organisés, faut croire, j'suis arrivée qu'à la fin du conflit, j'étais partie cloper. Ben quoi, j'vais pas couver des mecs qui m'laisseraient crever volontiers. 'Fin j'ai dézingué les deux trois guss qui restaient, puis j'ai essayé de tirer les pax des décombres. Tu parles, que dalle. Alors j'suis rentré bredouille. Tant pis. M'en fous, c'pas moi qui pleurerais sur deux pax perdus. Mais j'dis ça, c'est vrai que les pax il faut les chouchouter. Ouais.
C'est là qu'j'ai compris qu'il fallait que j'retourne là-bas. J'bouge jamais mon cul du pensionnat, le seul moyen de le perdre, c'est d'aller sur place, j'sais pas. 'Fin il restait plus que ça, et j'me sentais généreuse -ou complètement anéantie par la perte de mon précieux remarque- et j'ai accepté de me charger de l'annonce en plus. Je suis d'une générosité à en faire pâlir les Bisounours, des fois, c'est navrant. 'Fin voilà. J'ai pris mon sac sur l'épaule, et j'me suis barrée. J'avais toujours pas compris que j'avais perdu mon collier. Alors j'passais ma main sur ma poitrine, dans ma nuque, j'le cherchais. Si ça se trouvait, c’était un gars que j'aurai emmerdé ou une des nymphettes de cette nuit qui auraient réclamer leur dû , je sais pas. Si ça s'trouve c'est ça. Naaaaaan.

Bien sûr que non. Regarde-moi cette connasse, là. Va-y, profite bien. Profite bien de ta petite vie merdique avant que j'vienne te crever, salope. T'es contente, hein? T'es contente, t'as trouvé c'que tu cherchais? Et qu'est' tu cherchais, hein? Ça? Mais j't'explique, misérable larve, ça va pas l'faire c't'histoire. Du tout. J'te laisse encore trente secondes pour déguerpir ton sale cul de d'vant mes yeux, et après j'te jure que j'te détruis. Une connasse. J'y crois pas. Elle va l'faire rouiller. Elle va l'pourrir rien qu'en l'touchant. J'vois rien de loin. Rajoute à ça la barricade derrière laquelle j'me planque, ça t'donne un aperçu d'la situation. Mais j'suis pas con. J'suis pas con. Et dans tout c'foutoir, y'a un seul truc qui peut attirer l'attention comme elle est captivée. Et ce truc, c'est à moi. À moi, et à personne d'autre. MON collier. Ma spirale conique. Mon collier. Juste, mon collier.
La voir le toucher, le tenir dans ses doigts, comme la plus jolie des merveilles de c'monde, ça m'rend folle. C'est à moi. C'est à moi, l'enfoirée a pas à l'tenir comme ça. Pourquoi elle l'a trouvé? Pourquoi? C'est à moi. C'est juste... Rah! Non! Putain, j'vais la niquer, j'vais la niquer j'te jure. Lâche ça. Lâche ça, lâche. C'est pas à toi. En plus. J'vois vraiment rien du tout. J'vois de moins en moins. Mais je sais reconnaître la fascination qu'en j'en vois. Et ici, les crasses n'ont rien de fascinante à ce point. J'ai bien tout regardé, crois-moi. Ça fait des heures que j'suis là, à chercher ton putain de truc son pour ta putain d'annonce. Y'en a des milliards, de ces trucs, ici, comment tu veux que j'trouve le bon? En plus c'est d'un genre quelconque, un truc de base. Il aurait été fushia ou phosphorescent j'aurais pu m'démerder, mais là sérieux c'est du foutage de gueule. Puis j'ai senti qu'j'étais pas seule, intuition t'sais. Alors j'me suis planquée derrière les ruines d'une barricade de fortune. Et cette silhouette est arrivé. Là, comme ça. Et elle a baissé la tête, s'est accroupie, et l'a ramassé. Il était là. Il était là, et c'est cette pute qui va s'le garder. Mon cul que j'vais la bouffer en deux-deux.
Calme toi Demi. S'il te plait. Calme toi. Sérieux, fais pas l'con. Méfies-toi. Cash, j'suis seule, j'peux pas faire de conneries. Si ça s'trouve, elle a toute une marmaille derrière elle en soutient. J'peux pas. J'dois attendre. Elle est seule, là, saute-lui d'ssus à c'te pétasse. Putain, ça m'rend dingue. J't'en foutrais moi des convois de merde par ici, ils savent très bien qu'c'est l'endroit rêvé pour chopper du Yamaguchi, enfoirés. Zen, merde. Calme toi, aller. Oh non. Oh non. Où tu vas. Où tu comptes aller sale bata/ RESTE LÀ, SALOPERIE!
J'me sens partir vers l'avant, sauter par-dessus mon rempart, courir vers la voleuse. Comme ça. J'veux pas m'arrêter. J'me dis qu'nous sommes seules. J'veux juste le récupérer. J'veux juste mon collier. Elle n'ira nulle part. Je l'empoigne, de dos, par la taille. On tombe en avant toutes les deux. Je sens son souffle coupé sous le coup d'la chute. J'ai rien du tout. J'attends pas une seconde avant de me dresser à quatre pattes au-dessus d'elle, la retourner de sorte à ce qu'elle fasse face à ma fureur. S'il y a bien une erreur à éviter, c'est de raviver les foudres de Demi. C'est tout. Je lui serre les poignets, je lui bloque les jambes. C'est ma prisonnière. C'est mon jouet, à moi, et c'est mon collier. Je suis un pirate devant l'épave ectoplasmique du Hollandais Volant, devant les reliures oxydées du trésor de Barbe Noire. Je n'ai pas été aussi agressive, aussi âcre depuis des siècles. Ça me rend... vide.

- Pfff. Joues pas au plus balèze avec moi, et donne-moi ça. Il t'arrivera rien.

Un temps qui me parait une éternité. J'n'ai aucune idée de qu'il peut s'agir, et à la limite j'en ai carrément rien à foutre. J'ai un mal de crâne à en crever la gueule ouverte, à s'en fracasser l'front contre les murs. Rien à foutre. Je veux mon collier, et je veux qu'elle se s'abaisse à me le rendre. Vite.

- T'attends quoi? Rends-le moi. Immédiatement.

Un nouveau temps. Silence. Je la regarde. Elle me rappelle vaguement quelque chose. Mais... Je te connais, toi. Je te connais. Et merde!

Il y a quelque chose qui me fait virer d'la boule, chez cette meuf. Demande pas quoi, je sais pas. Mais y'a un truc pas net. J'hésite. J'mets un temps à comprendre c'qui s'passe. J'construis des phrases, toutes bancales, souvent maladroites, il manque des mots. Il manque des lettres et j'suis obligé de me reprendre. Je suis lente. Très lente. J'mets des espace là où il n'en faudrait pas et j'saute des passages vitaux. J'me perds dans mes propres dédales. J'aime qu'à moitié ça mais j'm'y fais. Non en fait j'ai horreur, une sainte horreur d'être comme ça mais j'ai pas l'choix. Sinon il aurait fallu que j'la ferme, alors bon. Y'a un truc qui m'laisse sans voix. J'aime pas m'remettre à la pensée. J'suis énervée là, j'avais pas envie d'me prendre la tête mais j'me retrouve face à une enfoirée qu'essaie d'attenter à la vie d'mon collier. D'mon cône. De mon cône. Ou non. Attends. Uh... De qu... merde... J'ai une chanson dans la tête. Putain, c'pas l'moment, là. I sense there... Encore cette langue à la con? J'en ai ma claque, putain. C'était p't'être ma langue natale, j'sais pas, mais bordel on entend que ça. Ça doit être la langue de référence, sinon. C'est la langue dans laquelle avait parlé Che... Non. Non, n'pense pas à elle. Chut. Voilà.
J'ai aucune idée de qui peut bien être cette meuf. Cette grognasse. Y'a une telle différence entre les deux c'affolant. Aucune, merde, aucune, rien d'plus qu'une autre anbiguité d'la vie. J'en chie à chaque putain de fois que j'drague sachant qu'ici les gonzesses sont hargneuses comme des camionneurs et qu'les mecs passent leur vie à se couver les uns les autres. À croire que Dieu s'écalte à tous nous paumer sexuellement parlant. Crueeeeeeel. Faudrait t'sais une carte, un pass ou quoi, avec marqué notre sexe dessus. Simplification de la vie, j'te dis. Quoique franchement, il en faut pour me tromper sur l'sujet. J'sais pas, c'est un don, une faculté, une connerie du genre. C'est vital, ouais, je sais, mais au moins c'est là et j'en profite. M'en fous, j'suis bi. Héhéhé. J'ai l'impression d'avoir des percussions dans la tête. C'est un détail, mais ça fait mal. Carrément mal. T'sais le genre de grosse caisse, de batterie, de grosse bestiasse comme ça frappée avec toute la force qu'elle peut essuyer. Violent, le concert, méchant. Pourtant la mélodie est d'une douceur quasi berçante. Ça fait du bien. Y'a vraiment une espèce de double jeu dans mon crâne. C'est déroutant et franchement... Bizarre. Mais pas chiant. Jamais. J'me demande comment c'est possible, d'ailleurs. Mais ça se marie bien.
Je me calme et c'est ça qui m'rend folle de rage. Je n'ai absolument pas lâché ma proie.
Quelque chose me souffle que je n'ai rien à craindre. Je ne fais plus confiance à cet instinct. C'était la même chose qu'avec Cherryl.
Putain, arrête avec ce nom. Arrête, arrête.

C'est... elle? Aïe, mon crâne... Quoi, quoi? Ca veut dire quoi, ça? Hein? Putain, j'vais encore l'oublier. Faut pas, faut pas... Faudrait que j'puisse noter, là, vite, mais qu'est tu veux que j'fasse avec Machin dans les pattes? Putain de merde... Regarde-la, regarde. Maintenant qu't'as son visage en tête regarde. Elle a pas les ch'veux noirs. Elle n'y ressemble absolument pas. Merde. Mais, elle s'en souviendrait, si on avait couchés ensemble, non? Tu peux pas m'oublier quand t'as couché avec moi, c'est tout. Alors... Qu'est c'que ça veut dire? C'est quoi, ça? Elle... Elle? Merde! Elle va m'tuer, elle! Elle a... Non, c'est pas possible. Elle n'est pas du tout ressemblante. Ses yeux sont gris, en plus. Et ses cheveux... laids. Laids, pas d'autre mots. Il n'est vraiment pas attirant du tout. Mais y'a... une lueur. Un éclat, dans son regard. Quelque chose que je connais. Je sais pas. Mais il n'y a pas foule de gens qui savent regarder les autres de cette manière. Il n'y a pas foule de gens capables d'une telle vigueur dans un simple regard. Il brille. Elle brille. M'en fous. Ce corps n'exprime rien d'autre que la pitié. Ces iris bleutés et ces perles lustrées ne peuvent que susciter l'intérêt des plus grands joailliers. Il est la pâleur de l'ardeur. Elle sont les prunelles exactes opposées à celles de Cherryl, et dégagent la même subtilité. Non, arrête Demi. Arrête tout de suite. Personne, personne. C'est une connasse, c'est un chien à dézinguer, arrête avec tes bons sentiments de merde.
J'arrive pas à être furieuse, du moins méchante. C'est peut-être le collier qui renferme ma haine, en fait.

Drôle. Si on avait niqué ensemble une nuit, franchement, à moins d'être sérieusement atteinte, elle aurait rien oublié du tout. Mais alors vraiment rien. Comment elle s'appelle, elle? Ca commence pas quelle lettre... Non, c'est... Putain. Comment elle s'appelle... Faudra que j'lise la liste des noms, peut-être qu'elle y est dedans. C'est comme ça que j'ai retrouvé Syndel. J'espère qu'elle y est aussi. Ça commence par un -S aussi, peut-être. Ou pas. Ou alors c'est pas l'même alphabet. Je sais plus écrire. Je sais plus lire. Je sais plus rien. De quoi j'parle?
Bordel, j'retiendrai jamais. Baka, j'vais l’appeler. Elle paraît intriguée par autre chose que moi. J'aimerai lui gueuler que détourner son regard de moi dans un moment comme celui-là c'est signer son arrêt d'mort mais elle ne semble pas vraiment enclin à m'écouter une seule seconde et c'est pas dans mon état que j'vais perdre patience. La larve. La moooort incarnée, j'te jure. On m'a droguée, pour qu'j'sois dans un état pareil. C'est un complot, je le sais, à moiiii. Haha. Mon cul, Demi, cherche pas d'alliés t'es seule au monde. T'es seule, et on t'regarde même pas. On sait pas qui tu es. T'es un fantôme, c'tout. Tu parles d'une nouveauté. Elle m'parle qu'elle cherchait le propriétaire d'mon précieux. J'suis sûr qu'elle voulait s'le garder oui. Genre elle serait tellement samaritaine qu'elle irai chercher partout après moi et qu'elle se casserai vraiment le cul pour ça et tout, t'sais. C'est nul, j'dis que d'la merde en fait. Fous toi bien d'ma gueule, toi, en prime, tu vas vraiment pas faire long feu. Ouais, parce que j'viens d'décider que le premier qui m'fait chier -et les suivants, soit dit en passant- j'les flingue direct. J'cherche pas à comprendre. Tu m'fais chier, j'te crève. Va y'en avoir du sang, aujourd'hui, mazette.
Résultat, j'peux pas rester en stress de cul toute ma vie. Et ouais, elle a rien dit qui pouvait m'éclaircir. Tant pis pour elle, si elle avait pas voulu être victime d'attouchements. Oh puis merde, c'pour la bonne cause. La main droite, celle avec laquelle j'ai le plus de force, se colle à sa nuque. J'l'étrangle pas, mais j'l'empêche de se relever. Elle va pas m'filer des doigts, elle, j't'explique. La gauche s'balade sur son tronc. Ça reste délicat, j'tâte pas non plus. Genre c'est d'la marchandise et tout, quoique vu sa tronche ça m'étonnerait pas qu'elle soit refaite à mort. Rien. Mais, en fait, rien. Il a un espèce de manteau d'fourrure, ça facilite pas la tâche non plus. Bon, ben on va descendre pour être sûrs, du coup. Eh ouais. Aller, pari. Aller, ouais, c'parti. Mmh... Ses hanches sont fines, clair... Et, et, eeeeeeeeet... J'sens rien.. J'suis en train d'chauffer une meuf, là, normal.
J'enlève ma main de là, et j'la pose sur sa joue. Elle me dit vraiment quelque chose, c'est fou. Mais, pas seulement le regard, ou autre, mais même le corps. J'l'aurai choppée par avant, p't'être. Non, j'pense pas. 'Fin remarque, j'en sais rien, j'suis du genre à détruire les boîtes crâniennes et à discuter après. Mais ça fait des siècles que j'suis pas allé dans l'arrière cours, mis à part pour l'histoire des convois d'pax, Et ça, j'ai bien pu regarder, elle y était pas. Comment c'est, son nom, déjà? Oh puis merde, j'en sais rien et j'm'en beurre la raie. Récupère le collier et casse-toi, Demi.

- Tu m'dis quelque chose, vraiment. Tant pis. J'suis perdue. Et s'tu veux savoir qui j'suis, tu parles d'Hekmatyar chez toi. Tu verras les réactions.

J'me suis légèrement penché sur elle, mais j'me retire. 'Fin, j'me redresse du moins. Et j'embarque avec moi le collier. J'enlève la capuche du sweat. Juste le temps d'enfiler le pendentif, quoi, et j'le remets direct. Ça prend pas dix secondes, j'suis une fusée. Ma tignasse respire l'air pur, ça fait du bien. J'suis vraiment pas en forme. Toujours cette musique dans l'crâne. Il faut que j'retrouve les paroles. I sense there something in the wind... J'sais pas. J'comprends pas. Et j'ai mal à la tête. Mais ça, j'sais pourquoi. Bizarrement, hein.

- Tain t’empestes, t'as bouffé du rat mort ou quoi c'matin ? Ou ça sert à masquer certaines odeurs trop fortes ?

J'dis que d'la merde, je sais. J'm'en cache pas, j'm'en fous. Si ça peut la faire chier, j'crache pas d'ssus. Je reste sur elle, mais je me contorsionne pour regarder derrière moi.. J'me relève, lui fous la paix pour un temps. Elle n'a plus qu'à s'redresser et à foutre le camp fisa.

- Casse-toi avant que je n'm'amuse à t'courser.

J'enfile à nouveau la capuche, lui tourne le dos. J'dois retrouver c'machin à la con, moi. Et j'vais aussi trouver les paroles de c'te chanson de merde, et noter mon souven... Merde, j'me souviens de rien... Putain j'le savais qu'j'aurai du la lâcher et noter direct, mainten'nant ça t'fait un souv'nir de baisé Demi, franchement... Pour une meuf comme elle qui passe son temps à fumer avec l'autre groupes de tafioles, j'suis sûr, ça vaut vraiment pas l'c...
Attends. J'viens d'dire quoi, là?
Oh putain mais j'hallucine! C'est quoi c'meuf qui s'traine avec l'autre con?!
J'reviens vers elle en courant, déjà en train d'partir. Non non non non non, reste là, reste là! Niéééééééé!

- Hé, euh... Machin! Attends! J'arrive à sa hauteur, la dépasse, et lui bloque le passage en me postant droit d'vant elle. Elle ira pas plus loin. Surtout que j'joue la carte tactile et que j'pose mes deux mains sur ses épaules. Tu-bouges-pas. Tu traînerais pas avec la bande à Machin?Aller, truc muche, machin chose la, ct'espèce de con d'roux..Heu.. Taku ! Ouai c'est ça ! Tu s'rais pas dans leurs bande ? T'es qui pour eux ? Au fait, j'ai pas djà vue ta tronche dans la salle des profs toi ? Comment ça s'fait que t'es ici ? T'sais qu'c'est pas un endroit fréquentable pour les p'tites demoiselles ? Dis, tu s'rais quand même pas là pour l’annonce du panneau ?

J'marque un très légère pause. Une vrai gosse le jour de Noël, j'prends à peine le temps d'reprendre mon souffle t'sais quoi.

- J'veux tout savoir. T'es qui, en fait?

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