| - Madame...! - Mais casse-toi, putain! |
Il va me courir après encore longtemps, c'merdeux?! Non mais putain d'merde, là, lâche-moi! J'sais qu'tu m'aimes, m'enfin faut pas abuser des bonnes choses, vieux! Puis nan, j'réponds pas à un mec qui m'appelle madame. J'suis pas une épave, j'suis pas à l'agonie, j'ai un espèce de prénom d'archange absolument fantastique, j'suis désolée mais y'a aucune excuse pour qu'il ne m'appelle pas autrement que madame. Rah, mais il est où... Me lâchera jamais, ce con, jamais. Ça va partir en désincarcération cérébrale, l'histoire, ça va pas m'casser le cul bien longtemps. Bon. J'm'en débarasse comment, moi? Niiii... Ah! Je sais! J'vais aller l'paumer dans les escaliers. Si, bon plan ça. J'ai tellement monté et descendu ces putains d'marches que j'connais tout par cœur. En plus j'suis une fusée, j'vais trop vite pour faire les trajets. C'parti. Héhé. J'l'entends encore beugler derrière moi. Madame Hekmatyar. Non mais on aura tout vu, j'te jure. Madame Hekmatyar... Et mon cul c'est du poulet? Ils peuvent pas m'appeller comme tout l'monde, ici? Demi, c'pourtant pas compliqué. D-E-M-I. Merde.
J'm'engage dans l'premier escalier. On est... au premier, là, déjà. J'sais plus. Non sérieux, j'sais plus mais j'm'en cogne. J'vais cavaler vers le haut, ça l'fera bien chier, haha. Putain, c'qu'il faut pas faire, ici. J'voulais juste fumer une clope, moi. Une seule malheureuse petite clope. Et ben non, faut croire que même ça c'est trop d'mandé. Pourtant j'suis pas la plus casse couilles des gens ici, vraiment. Attends. Moi j'harcèle personne en hurlant madame toutes les cinq secondes. Mais moi j'dis ça... Pas moyen de s'perdre à la f'nêtre en plein jour pour pas saouler les gens avec la fumée, pas moyen de cloper tranquille sans être poursuivie par un million d'larbins de merde venus te les briser pile au moment où tu peux éventuellement prétendre à la paix. Nan. J'le sens qui s'éssoufle. Fais voir où on en est... Oh, ben j'le vois même plus, dis. J'peux même ralentir si j'veux. T'sais qu'on a pas l'droit d'courir dans les couloirs d'Oka', normal'ment? Loose. On s'en fout, j'l'ai semé. Yeah. Alors, c'qui la meilleure? Héhéhé. J'peux même rallumer ma clope tranquille. C'parfait, Demi. T'es un dieu.
- Madame!HEIN?! Mais d'où il sort, lui?! L'autre côté, merde, merde, merde... Putain! Mais c'est un complot, j'suis sûr! Dégagez d'là, merde! Foutez-moi la paix! Rah! Demi tour, tant pis. M'ont pris de court là, sérieux. C'pas fair-play du tout, c'est vil. Peuh. T'en fous, t'vas bien t'en débarasser, Demi. Saute par-dessus la rambarde, là. Ouais, ça devrait dissuader l'autre de te poursuivre. Oh merde, v'là qu'il s'met à courir. On fout l'camp, c'parti. Et barrière en approche, un, deux, troiiiiiis! Ah! Ouch, mes g'noux. C'bon, ça va, rien d'cassé. Lève-toi, putain. Vas-y cours. Cours, te retourne pas. Non parce que t'as toujours l'autre sur le qui-vive, là. Y'en a deux à mes trousses. Et vu comme le premier était, est toujours remarque, à fond, m'étonnerai pas qu'l'autre soit aussi hargneux. Alors décampe, c'est bon. T'vas pas pouvoir discuter. On s'en fout.
J'prends un couloir au hasard. J'arrive encore à me perdre la d'dans, quoi. J'ai vraiment aucun sens de l'orientation. Non puis même, sur le coup j'pense qu'à sauver mon cul. Alors j'peux bien aller où j'veux, du moment que j'les sème, ça m'va. J'ai rien fait, en plus. Non, sérieux pour une fois. Ça fait un moment que j'ai pas croisée Cherryl donc que j'ai pas pu merder, j'ai pas revu non plus son abruti d'pote et c'est tant mieux... Ouais, en fait, depuis trois jours j'ai du parler à quoi. Deux personnes. Ah ouais, et y'a la gonzesse que j'ai chauffée aussi, la dernière fois. Non mais elle était consentante, rien à foutre. Franch'ment pour c'qu'elle valait en plus, pas d'quoi en faire un drame. Puis elle devrait être contente, merde! Elle s'est pas faite niquée par n'importe qui, quoi! Sérieux ça m'gave. Si c'est à cause d'elle que j'suis coursée, t'inquiète que je la retrouve et qu'elle va prendre cher dans sa gueule. Non puis j'veux dire, deux mecs c'est pas rien. Même quand j'loupais les convocations on m'a juste envoyé un boulet qui savait pas parler. Qu'est-ce qui me vaut autant d'attention, hein? J'ai été emmerdé une ou deux fois pour le matelas en plein milieu du couloir, mais ça c'était au début et maint'nant les gars ils en ont plus rien à foutre. J'ai dezingué personne depuis un moment. Je sais pas c'que j'ai, en c'moment j'fais plus trop de conneries, à part fumer. Et encore j'dis ça, je fume plus des masses. J'oublis de plus en plus de choses, aussi. C'est un peu plus gênant d'ailleurs. Ben tiens, c'est p't'être pour ça que je suis autant sollicitée, aujourd'hui. Ouais mais non, j'l'ai dit à personne, et de toutes façons personne ne me parle. Par définition, y'en a pas un qui peut être au courant, quoi. Boarf j'sais pas, m'en cogne.
Et ils arrêtent pas de brailler, mais vos gueules, putain vos gueules. Oh, une porte. Attends... Vas-y, respire plus. Laisse les passer. Ils étaient pas très loin, mais ils m'ont pas vu tourner, j'suis sûr. J'les laisse passer, et j'fais demi-tour. Comme ça ce s'ra fini pour de bon. Attends, ça va pas durer toute la journée. J'ai quand même toujours envie d'cloper, moi. Non mais. Aller, aller... J'vois leur ombres. Ah, ah, aaaaah... Et j'vois plus rien. J'les entends m'appeller madame plus loin. Je suis dieu, qu'est ce tu crois. Aller. Volte face et j'm'arrache. J'sais plus où aller, du coup. Y'a toujours moyen qu'ils me retrouvent. J'en ai marre d'la psychose, sérieux. J'vais aller... J'sais pas, moi. Dehors, j'pas envie. Non, y'a trop d'lumière, aujourd'hui j'ai mal aux yeux. J'ai toujours mal quelque part en ce moment. C'est pas super pratique, sûr. C'pas moi qui décide non plus. Enfin pas grave. J'me cale dans un coin, j'bouge plus et j'fume en paix. Ouaiiiiis.
Non. Non. Nooooon!
Trois?! Attends, non, c'pas juste! Hé! Merde, cours! Ah les vicelards! C'est dégueulasse! Merde! J'vais où, putain, j'vais où?! J'peux pas m'enfermer quelque part, j'pourrai plus déguerpir! Merde! Ah non! Mais si j'continue par là j'vais retrouver les deux autres! Merde! Cours, Demi, cours! Ah putain! Oh non ils m'ont capté! ILS m'ont capté bordel de TA MERE!
Aïe... Putain le plaquage... Bon, c'est bon, c'est bon, j'me rends...
Je-veux-fumer.
Putain d'mes couilles. Tu parles, en plus. C'est à cause de Cherryl. Quelle idée de me la foutre dans les pattes, elle aussi, si elle est ingérable comme ça? Retrouvez Cherryl et am'nez-la à la salle trois. J'ai qu'ça à foutre, moi. Non puis elle est grande, elle fait bien c'qu'elle veut. Puis merde, c'pas à moi d'faire ça! Y'a l'autre con qui est sûr d'la raisonner, puis même, ils peuvent pas le faire eux-même ? Ils peuvent pas la pechô direct ou quoi? Franchement... Non puis on m'demande ça à moi genre j'ai une autorité sur elle. Ouais, super. J'fumerai jamais, on m'a confisqué mon paquet jusqu'à ce que je règle le problème. Fait chier. Et si jamais j'dois frapper Cherryl ? J'pas envie d'me battre, moi. J'ai pas la foi, pour le coup. Non, sérieux. Y'a mille façons d'la faire taire, elle,pourquoi moi? Oh puis merde. Plus vite ce s'ra fait, plus vite j'pourrai m'en fumer une.
J'ai remis la capuche de mon sweat sur mes ch'veux. J'arrive près d'la salle des profs, génial. J'aime pas c't'endroit. Il se dégage quelque chose que j'aime pas du tout. Comme un sentiment d'oppression, comme si on t'écrasait rien que parce que tu es là. Sans doute que c'est ça, le pouvoir de l'autorité publique. Même moi j'ai du mal à rester dans les parages. Alors les nouveaux ou les plus faibles, j'imagine pas comment ils doivent flipper. Tant pis. MA Cherryl.. Plus tard, elle sera aussi charismatique que moi. Elle a l'étoffe d'un leader, elle le sait déjà. Cherryl. C'est celle qu'est en train de dévaliser l'frigo des profs. Si j'la dérange et qu'elle décide de m'marav ' par surprise, j'vais vraiment en prendre plein la gueule. Faut être plus rusée qu'ça. Aller Demi, c'pas ton fort, mais réfléchis. J'en suis pas encore là, dommage. Ouais puis revendiquer quoi, comme cause, l'égalité chez les pingouins? On s'en fout, t'sais quoi. Bref. J'veux aller devant. J'veux me rapprocher d'elle. Comme ça, se sera plus facile pour lui gueuler dessus.
| - ... |
... Mais qu'est z'elle fout? L'est pas sérieuse, si? L'est vraiment con, en fait. Putain c'est qui l'abruti qui m'a r'filé une tarée comme ça? J'veux pas, merde, c'est bon... J'vais la laisser finir, hein. Ça la foutrait mal de s'faire griller maintenant, juste parce que j'me serai foutu de sa gueule. J'remets la capuche correctement. Qu'est-ce que j'fous là, moi...? Uh. Elle a pas bientôt fini? Ça devient franchement casse-couilles, son truc. Dépêche, fais c'que t'as à faire, qu'on en parle plus merde. C'est à peine si j'entrouvre les lèvres.
| - Cherryl, j'peux savoir c'que tu fous? |
J'me suis jamais sentie aussi puissante. C'est parce que j'suis à la salle des profs? Aucune idée. C'est peut-être ça, le sentiment de malaise. J'en sais rien. J'ouvre les yeux, regarde en l'air. La lumière vient me brûler les rétines. Trop fortes, ces ampoules. Trop lumineuses. Ils d'vraient les changer... Pourquoi j'pense à ça au fait?Et pourquoi j'étais là encore, au juste? Faire ram'ner le ptit cul de Cherryl dans la salle trois si j'veux pouvoir recloper un jour. Ouaiii.
| -Tain Cherryl, bouges ton cul d'là.. J'ai pas que ça à foutre à attendre qu't'aies finie de t’empiffrer.. |
Et elle prend son temps. Va même encore plus lentement. Ah putain, Cherryl, j'vais péter les plombs. Combien tu paries que j'pète les plombs, hein? Combien? Aller, qu'on s'marre. J'te jure j'vais péter un plomb, t'les prendre et t'les faire bouffer par l'trou d'nez s'tu te dépêches pas. Dieux, j'sais qu'tu m'aimes pas, mais sérieux, fais comme si c'était ta fille qui t'le demandait. Fais-la s'grouiller. S'teuplait. Pitié. Fais pas ta pute, hein? Dis-toi qu'ton fils m'aime bien. Hein? Hein?! HEIN?!
- Infos:
J'ai trop chaud, j'arrive à rien et en plus on m'appelle toutes les cinq minutes. Du coup, j'ai supprimé la deuxième partie de mon post. Cherryl, c'est donc toi qui nous fera bouger vers la salle trois, désolée. Mais bon, dis-toi qu'au moins, tu peux t'empiffrer de mets en tout genre aux frais des profs. Et tu as même le droit de me griffer tout plein/partout.
Alors résumons: Demi est juste un poil exécrable sans ses clopes et de ce fait, elle te presse afin de vite les recup' vu qu'on lui a chourravé les siennes. Déjà que tu mets dix ans pour choisir quelque chose dans le frigo, alors si en plus tu t'amuses à prendre tout ton temps pour savoir par quel coté tu vas les commencer et que tu en as sortit un bon gros paquet..Bhen on est pas sortit de l'auberge. Les pauvres nerfs de Demi.. /PAN/ Pour l'histoire de marrav par surprise, c'est parce on sait jamais qu'il lui prendrait l'idée de se venger d'un des nombreux plans foireux dans lesquels Demi l'entraîne bien souvent.
D'ailleurs, je tiens à préciser que Demi n'est pas trop au courant qu'elle est aussi en retenue, il s'agit là d'un vil stratagème du comité de discipline. C'est qu'ils sont fort les bougres!
Bon, comme d'hab, si vous pigez pas un truc ou souhaitez une retouche du post, prévenez-moi. Je ne mords pas. Enfin si, mais pas si fort que ça.